Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chroniques colombiennes
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Chroniques colombiennes
26 juillet 2007

NÉ UN 26 JUILLET

              SS851432                                                         Jeudi 26 juillet 2007: c'était aujourd'hui l'anniversaire de Maxence qui fêtait ses deux ans. L'occasion pour les parents de se souvenir : "tu te souviens ? à cette heure ci, tu partais à la clinique...", "Ah, là tu étais en train d'accoucher...", à cette heure-ci,  on voyait apparaître sa petite tête..". "Humm, avec le décalage horaire, il y a un moment qu'il était né". "Oui, bien sûr, mais...". Oui, les femmes sont très terre-à-terre, alors que nous, les hommes, aimons bien, au prix d'une modification de l'exactitude chronologique , faire se dérouler le film de ces moments anciens en direct.  Les faire revivre à notre manière, bref, les romancer.

              Cela dit, il est vrai qu'"avec le décalage horaire"... Maxence, lui, en effet, n'est pas né comme sa soeur en Amérique du Sud. Il est né dans l'Indre. Des 5 ans que nous aurons passés en Amérique du Sud (d'ici 2009), il aura choisi de naître l'année où nous sommes rentrés en France. Il est né au Blanc, par un matin de juillet ensoleillé. Il a juste laissé à Géraldine le temps de monter dans la voiture. Premières contractions à 6 heures du matin. Naissance à 7h30. Les sages-femmes ne s'y sont pas trompées : elles ont tout de suite fait entrer Géraldine dans la salle de travail. Et Maxence est venu très vite. Trop vite ? Je l'ai vu "sortir", sa petite tête pendante, groggy comme un boxeur qui vient de prendre un direct au visage. Le premier choc de la confrontation avec la vie. Vie que nous souhaitons pour lui pleine, remplie d'émotions, riche en rencontres.

Bon anniversaire mon fils.

Publicité
23 juillet 2007

ANTONIO ET CONSUELO

         SS851377                                                 Je crois qu'il est temps de vous présenter Antonio et Consuelo. Antonio (3ème en partant de la gauche sur la photo) et Consuelo (en bas avec les enfants) sont deux Colombiens qui ont vécu longtemps en Belgique. Comme beaucoup de Colombiens, ils ont passé pas mal d'années en Europe, ont travaillé très durement, lui comme cuisinier, elle comme femme de ménage. A force de travail et de vie dans des appartements de fortune, ils ont finalement amassé  suffisamment d'argent, après 10 années,  pour vivre dans le meilleur quartier de la ville de Pereira : "Los Alamos". Ils sont donc nos voisins et nous invitent à l'occasion; et nous sommes heureux de leur présences car ils sont réellement très gentils. L'occasion, pour eux, de nous réunir en ce dimanche de juillet, fut le départ de Colombie d'une jeune française (35 ans tout de même), nommée Nathalie (t-shirt rouge rayé sur la photo).  Cette jeune française "lleva nueve años en colombia" comme on dit ici (traduire : "elle est ici depuis 9 ans"). Elle travaille au lycée français depuis 9 ans, est mariée à un Colombien nommé Arbey (en chemise en jeans sur la photo) et a eu de lui une petite fille prénommée Zoé âgée de 4 ans. Nathalie repart ce jeudi 26 juillet (au passage, date anniversisaire de Maxence qui fêtera ses 2 ans) pour 1 an au moins avec sa fille en France, laissant son  mari  seul ici pendant cette année 2007/2008. Etonnant, non ? Mais parfois, après quelques années, la nostalgie du pays se fait sentir... L'exotisme, soudain, n'est plus sous les tropiques mais sous nos latitudes tempérées d'Europe.

             Antonio, lui,  fut quelques temps restaurateur avant que son restaurant ne périclite. Il est aujourd'hui une sorte de chef cuisinier "free lance" qui travaille au contrat surtout à l'occasion de mariages.  Sa cuisine, d'influence européenne, est appréciée d'une clientèle qui cherche à se démarquer, qui cherche une sorte "d'exotisme gatronomique" ou de gastronomie à l'européenne. Il nous avait d'ailleurs préparé une délicieuse truite au fromage et crevettes sauce paprika, en ce dimanche de juillet. Antonio et Consuelo ont deux grands fils de plus de 20 ans. L'un fait des études de droit ici à Pereira, l'autre fait des études en Belgique. Il n'ont pas vu le dernier depuis 7 ans. Il n'est pas rare, en effet, dans ces pays, de voir les familles éclatées : les mères partent travailler à l'étranger et laissent leurs enfants aux grands-parents. Parfois elles partent se prostituer en Espagne ou au Japon de préférence. La vie dans les pays d'Amérique du Sud est ainsi faite : il faut survivre, on ne se pose pas d'autres questions. C'est ainsi. Consuelo n'en n'est pas arrivée à ces extrémités : elle travaille comme professeur de français à l'AF de Pereira et donne aussi pas mal de cours de français pour son propre compte. Elle est unanimement appréciée et connue en raison de son énergie permanente et de sa bonne humeur légendaire.

             Toujours est-il que les enfants se sont bien amusés avec la petite Zoé : l'ambiance était détendue et nous avons parlé de choses et d'autres et surtout nous avons picolé (enfin surtout les hommes) : vin chilien (bon et pas cher), vin espagnol (bon et plus cher que les vins chiliens mais moins que les vins français) et sangria. Bref, une bonne après-midi oú les hommes étaient un peu éméchés. Mais qui nous le reprochera ? comme le disait Baudelaire qui s'y connaissait : "enivrez-vous !"

21 juillet 2007

LES SHADOCKS DE LILA

         SS851282                                             Lila nous a bien surpris la semaine passée quand elle nous a montré les "bonhommes" qu'elle avait faits. Jusque-là en effet, ces dessins se résumaient plutôt à des traits ou des ovales ou des points qu'elle désignait comme autant de "bonhommes", "d'oiseaux" ou de "maisons"; et il fallait beaucoup d'imagination ou un esprit déconstructiviste, abstrait ou post-moderne pour arriver à déceler quelque chose qui ressemblât de près ou de loin à ce qu'elle nommait ainsi.  Et là, surprise. En rentrant du boulot (vers 21h), deux feuilles de papier étaient posées sur la chaise en pin et osier qui me sert de table de nuit. Deux feuilles de papier que je pensais griffonnées comme d'habitude mais qui en réalité, comme vous pouvez le constater sur la photo ci-contre, laissaient voir des dessins anthropomorphes que je trouve plutôt réussis. Bien sûr, les bras partent de la tête, les jambes aussi et Lila fait abstraction du corps. Bref, ses "bonhommes" ressemblent à des "Shadocks". Mais à part cela il y a pas mal de points positifs : même si la forme générale de la tête reste encore quelque peu hésitante. les éléments qui la composent (les yeux, la bouche, les oreilles,  et même le nez quand il y est) sont proportionnés et à leur place. On appréciera aussi le souci du détail avec les cheveux qui n'ont pas été oubliés et qui font ressembler certains de ces personnages à Patrick Poivre d'Arvor du temps où il commençait ses implantations capillaires (au début des années 90 me semble-t-il). Je trouve également que ces personnages ont quelque chose d'expressif. Bref, je trouve ces petits dessins plutôt réussi. Mon appréciation est-elle déformée par la bienveillance paternelle ? Peut-être. Mais en tout cas il me plaisent et je voulais le dire. Si Lila lit ça (ou "sililalisa" comme l'aurait écrit Queneau) dans quelques années. elle verra qu'elle avait un père qui n'était pas insensible à ses premières productions.

                             SS851287                            Pour conclure, et tendre à l'exhaustivité, j'attirerai votre attention sur les constructions en 3 dimensions à base de "Clipo" qu'elle a réalisées dans la foulée. Regardez-donc la bonne femme que Lila a construite sur la photo ci-contre : là, c'est carrément stupéfiant ! Tout y est et je n'ai pas souvenir de l'avoir aidée.  Et ce matin elle a remis ça en construisant un "feu tricolore" (aussi appelé "feu rouge") tout à fait "criant de vérité" même s'il n'avait qu'une couleur et que celle-ci était jaune.  Décidément, ma fille, tu me surprends.

21 juillet 2007

FÊTE DE LA MUSIQUE A CARTAGO

SS851154    La Fête de la Musique est un événement désormais international et l'on peut dire sans trop de crainte de se tromper que c'est en grande partie grâce aux directeurs de centres culturels et d'Alliance Française que cette célébration s'est propagée à travers le vaste monde. Aurait-elle eu un tel retentissement si les français eux-mêmes ne s'en étaient pas occupé directement ? Je n'en suis pas si sûr.

       Bref, mes fonctions de directeur et la configuration un peu spéciale de l'AF de Pereira, qui possède une succursale dans une petite ville avoisinnante nommée Cartago, ont fait que j'ai vécu, et participé, cette année, à l'organisation de deux fêtes de la musique à trois semaines d'intervalle. Je vous aurais bien montré la "Grande", celle de Pereira, mais les photos ne m'ont pas encore été transmises. Je vous parlerai donc de la "petite" : celle de Cartago; 2 scènes en plein air, 45 groupes et plus de 8 heures de musique dont 5 en continue tout de même !

L'album photo vous donnera une idée du déroulement de l'événement. Moins professionnelle que celle de Pereira, la fête de la Musique de Cartago (2ème édition) fut tout de même une réussite. Justement parce que l'esprit de la fête, avec son côté artisanal et associatif, inclusif plus qu'exclusif était vraiment présent. Amateurs comme professionnels avaient répondu présents. Les écoles de la ville, les étudiants de l'Alliance Française, les petits musiciens de l'école de musique, les étudiants de musique de l'Université Technologique de Pereira(venus spécialement) étaient-là.  Des groupes réputés au niveau local mais aussi pour certains au niveau national (comme le groupe de salsa originaire de Cartago qui clôturait l'événement) aussi. Et il y avait enfin les associations qui s'occupent des enfants des "populations déplacées" (voir photo ci-dessus). Ces populations originaire du département du "Choco", dont la partie côtière ouvre à la fois sur la côte caraïbe et sur la côte pacifique, sont depuis longtemps confrontés à la plus grande violence et à la plus grande misère. Africains d'origine, descendants d'esclaves, ils ont subi les violences des FARC, celles des paramilitaires, de la LN, bref, sous le poids des atrocités, ils ont fini par quitter leur région et par venir s'entasser dans des bidonvilles urbains où ils vivent dans une misère parfois encore plus grande mais où, au moins,  ils bénéficient d'une (relative) sécurité (la vie dans certains quartiers pauvres n'étant pas exempte de violeSS851135nce non plus).  Les jeunes enfants sont souvent les plus touchés : orphelins, déracinés, ils constituent des proies faciles pour les trafiquants de drogue, les exploiteurs sexuels et les caïds de tout poils. Heureusement, quelques associations les prennent en charge et, à travers, la danse et la musique leur offrent la possibilité de monter sur scène et de recueillir des applaudissements, des paroles d'encouragement, des regards plein d'admiration dont ils ont bien besoin pour se construire ou se reconstruire.  C'est aussi ça la Fête de la Musique. Donner à chacun un peu de cette confiance qui lui manque parfois pour bâtir ou poursuivre son chemin d'homme.

SS851134

16 juillet 2007

BIENTÔT LES VACANCES !

DSC00785b       Bientôt les vacances. Oui, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, nous partons bientôt en vacances dans notre pays d'origine : "la France !" comme disait le Grand Charles. Le départ approche et nous avons déjà fait les valises (2 semaines à l'avance ce n'est pas mal !). Il faudra néanmoins certainement les défaire et les refaire 100 fois d'ici-là mais enfin... Géraldine avait besoin de cela je crois car elle savait que j'allais passer tout le week-end sur mon ordinateur pour préparer une réunion du Conseil d'Administration de l'Association qui aura lieu demain. Et, pour Géraldine, passer un week-end sans sortie avec les seuls enfants pour compagnie c'est assez dur à supporter. Je n'ai donc bossé que le dimanche et ai consacré mon samedi après-midi à remplir la valise de vêtements et de souvenirs.

       Bientôt les vacances donc. C'est dur à expliquer mais je n'ai pas vraiment l'impression de partir en vacances. Quand on vit sous les tropiques toute l'année on ne ressent pas la même impression que sous nos latitudes européennes où au sortir de l'hiver on s'enivre à la seule l'idée de partir au soleil au bord de la mer. Nous nous sommes très heureux de retrouver notre pays et nos familles. Pour les amis ça risque hélas d'être un peu court car nous ne serons en France que du 30 juillet au 27 août. Et nous devrons nous partager entre l'Indre, la Gironde, le Limousin, et la Charente maritime. Espérons que la petite 206 Peugeot de Géraldine tiendra le coup et ne nous fera pas faux-bond.  Mais je ne le crois pas : passée entre les mains du "bon Pagnard", nous ne risquons rien me semble-t-il.

      Voilà. Encore deux semaines et c'est la quille. D'ici-là, pas mal de soucis à régler côté boulot et pas mal de chose à faire pour Géraldine, notamment en matière de soin dentaires et d'achats de souvenirs. DSC00789

      DSC00786Pendant que j'écris, "à la lueur de la lampe votive", comme disait le poète, (il est environ 20 heures ici), Maxence est en train d'examiner de prêt la trousse à médicaments et Lila, qui comme toujours n'a pas fait de sieste, s'est endormie sur le matelat de jeux qui se trouve dans le couloir. Elle ne veut pas s'endormir dans son lit car elle vient de Lire "Franklin et la tempête" et comme c'est la tempête dehors... évidemment elle à peur.

       Bonsoir à tous. A bientôt et soyez prudents !   

Bonne nuit Lila ... (photo infrarouge)

Publicité
7 juillet 2007

N'TOUMOS SOUND SYSTEM

SS850868 Parlons un peu boulot. Je suis certain que la plupart d'entre vous s'imaginent que la vie d'expatrié est une vie dorée où le travail est peu intense pour le directeur dont la femme passe son temps dans des clubs sélects ou au bord de vates piscines.  Bref, des vacances éternelles sous le soleil des tropiques.  Or, il n'en est rien comme en témoigne la photo qui ouvre ce "post".  Le travail est souvent rude les "afters" se terminent souvent très tard quand arrive la saison culturelle  et notamment les tournées musicales (ici, en colombie essentiellement de mai à novembre avec une pause en juillet / août).

    J'aurais bien aimé vous parler de la "Fête de la Musique" qui a eu lieu le 21 juin, mais les photos sont conservées sur un autre ordinateur que le mien. Je vais donc vous parler de la venue d'un groupe électro-jazz venu de France et nommé N´TOUMOS SOUND SYSTEM, du nom de son fondateur Dominique N'TOUMOS, Belge d'origine Grecque (d'où le nom à consonnance hellénique), SS850747accompagné par DJ SUPAPHONIK (Nicolas Morisot dans le civil, mais c'est tout de suite moins fun). Le premier est donc Belge, le second Français. Le premier réside à Londres, le second dans la région parisienne. Bref, vous l'aurez compris, c'est assez compliqué. Tout comme la musique qui n'allait pas de soi ici à Pereira.  Le premier, Dominique, (vous suivez toujours) est trompettiste et le second (Nicolas, donc...) est "scratcheur".  La trompette, ça vous connaissez; le scratch, c'est un peu plus compliqué, même si c'est très simple ou très "sample". En effet, le scratcheur fait des "samples", c'est-à-dire qu'il ´découpe à l'aide d'un ordinateur des extraits d'un refrain, d'une mélodie d'une musique ou chanson célèbre ou non puis les mélange (à moins que ce ne soit l'ordinateur) aléatoirement ou selon un ordre savamment élaboré. Ensuite, il recolle tous ces morceaux et les fait se dérouler pendant que sur une autre platine il fait jouer un disque en vinyl qu'il "scratche", c'est-à-dire,  qu'il fait,  à l'aide de sa main délicate de scratcheur, avancer ou revenir en arrière sans le rayer (le diamant est un diamant spécial qui ne raye pas le disque, me suis-je fait expliquer...).

Bref, N'TOUMOS mélangeait donc un scratcheur - musique électronique -  et un trompettiste - musique Jazz. En fait, pour moi, le concert fut plus électro que Jazz et pour le public colombien sans doute aussi. Il fut donc SS850824très désarçonné (notamment pour le public qui s'attendait à un concert plus Jazz qu'électro). Vous suivez toujours ?  Pourtant, les nombreuses SS850726émissions radio que nous avions faites les jours précédents expliquaient bien qu'il fallait s'attendre à quelque chose d'un peu spécial. Du coup, le théâtre où a joué le groupe comptait environ 394 places. Il y avait environ 180 personnes au début du concert; 120 environ à la fin mais les irréductibles qui sont restés jusqu'à la fin ont été récompensés car ils ont vu Dominique (le trompesttiste) se "jeter" au milieu d'eux et transformer l'auditorium de l'Institut de la Culture en salle de bal !

      Mais le plus sympathique fut sûrement "l'after".  Ce moment magique oú les musiciens, dont l'adrénaline est montée si haut pendant le concert, partent faire le tour des bars branchés de la ville pour profiter SS850876encore de cette exhaltation nocturne qui se confond avec la leur. Nous sommes donc allés après le concert faire un tour du côté de "l'Avenida Circumvalar", aussi appelée "Zona Rosa" oú quartier branché de Pereira.  Dominique, joyeux fêtard s'il en est est, accompagné dans cette virée nocturne de sa trompette. Ainsi, après avoir été prendre un verre et mangé un "Pastel de Pollo" (traduisez "Gâteau au Poulet"), nous nous sommes rendus dans un bar voisin SS850877très populaire  "El Café Café", où se produisent tous les week-end des DJ's et dont le patron, ayant eu vent de la présence de nos invités nous avait invité...  Dominique ne mit pas longtemps à se mettre dans le rythme et, eu tôt fait d'enflammer les jeunes noctambules de ce petit bar, pas plus grand qu'un dé à coudre mais oú s'entassaient au moins cent personnes !

      Mais la nuit ne faisait que commencer et, après le petit bar électro ce fut au tour d'un restaurant bar Salsa oú un groupe colombien donnait un concert de faire la connaissance de Dominique.  Après avoir partagé en 10 (oui, il y toujours des parasites dans ces soirées-là) une bouteille "d'aguardiente Antioqueño" et danser au rythme de la salsa, de la Cumbia et autre Merengue du groupe, Dominique dégaina sa trompette pour accompagner le groupe, à la plus grande  surprise des musiciens sur scène et à la plus grande joie du public, qui tous se demadaient quel était cet énergumène aux yeux bleus et aux cheveux blonds filasse qui depuis un moment s'agitait devant eux. J'abandonnai pour ma part les fêtard après ce haut fait d'arme musical (le public - un peu imbibé il est vrai - criant à la fin de la soirée : "vive la France !!" après avoir fait la connaissance de Dominique pourtant Belge...).

J'allai retrouver Géraldine qui, hélas, une fois de plus retenue par les obligations maternelles, n'avait pu m'accompagner dans mon dur labeur de Directeur d'Alliance.

.   

 

3 juillet 2007

UN WEEK-END A HOLGUIN CHEZ EMILE

SS850906Parmi les choses étranges que l'on peut observer en Colombie, les goûts pour les répliques ou les copies. Bel exemple, ce pont, en arrière plan, dont j'ai mis la photo pour illustrer le début de cet article. Ne vous rappelle-t-il rien ? Si bien sûr : c'est une réplique du célèbre Golden Gate Bridge de San Francisco. Il enjambe un tout petit Rio  et se trouve dans le fin fond du " valle del Cauca", quelque part sur une route qui mène à Cali. Autant dire au milieu de nulle part. Mais les Sud Américains sont ainsi très fiers de posséder des répliques. On pourrait citer des dizaines d'autres exemples. Le Christ en croix édifié sur le pain de Sucre qui domine la baie de Rio est ainsi l'un des monuments les plus reproduits dans toute l'Amérique latine.

Mais revenons à ce week-end à Holguin chez Emile. Holguin est un "hameau" rattaché à la municipalités de "La Victoria"  qui se trouve à environ 1h30  (ou 70 km)  au sud  de Pereira dans le département voisin du "Valle del Cauca".  Comme son nom l'indique ce département, dont la capitale est Cali, est situé dans une vallée que bordent la Cordillère Centrale et la Cordillère occidentale. Ceci implique plusieurs choses : d'abord des paysages magnifiques où l'on distingue lesSS850886 contreforts de la cordillère où que l'on se tourne; d'autre part une altitude plus basse qu'à Pereira (900 au lieu de 1500 mètres) donc des températures plus hautes (il faisait lors de notre séjour plus de 35º); enfin des précipitations plus rares donc une végétation, bien que luxuriante, parfois touchée par la sécheresse.  Les deux derniers éléments cités impliquent également la disparition des plantations de café qui ne supportent pas de telles températures. Bref à 70 km de Pereira c'est en partie une autre Colombie qui s'offre à nous.

SS850951D'autant plus différente que cette région du Nord du "Valle del Cauca" est une région d'élevage et viticole, C'est même La région viticole de Colombie. Géraldine et moi fûmes assez étonnés d'apprendre que la Colombie produisait du vin ! Nous en avons même rapporté 3 bouteilles que nous goûterons avec quelques heureux élus cet été.  Quant au fait que cette région soit une région d'élevage, il y aurait là encore beaucoup à dire. En effet, elle ne le fut pas toujours, elle fut même très longtemps une région de culture de canne à sucre.  Mais, la présence des narco-trafiquants, qui achetèrent d'immenses terres, ainsi que l'abandon d'immenses territoires par les propriétaires terriens las d'être rançonnés par les guérilleros d'un côté et les paramilitaires de l'autre, territoires rachetés par ces derniers, a profondément modifié la vocation de ces terres. Pour les mafieux comme pour les militaires, l'élevage du  bétail ou des chevaux étant beaucoup plus noble que quelconque activité agricole. C'est ainsi que l'on trouve d'immenses pâturage avec des boeufs, des zébus ou des chevaux sur des terres autrefois consacrées à la culture de la canne.

SS850918Sinon, Holguin n'est pas un village qui présente en lui-même un grand intérêt. On y trouve comme dans tous les villages de Colombie, une église (très fréquentée, le sentiment religieux étant très développé dans les campagnes), un parc central un peu laissé à l'abandon oú  les veaux viennent paître et c'est à peu près tout. On notera quand même la forte présence de chevaux, moyen de transport le plus fréquent dans le village, ainsi que celles d'hommes portant des chapeaux qui ressemblent à ceux que portait John Wayne dans ses films. Ainsi, tous les hommes du village ont un petit air de cow-boys.

Il ne me reste plus qu'à vous présenter Emile. Français installéSS850945 depuis 14 ans à Pereira, marié à une colombienne et père d'un enfant de 10 ans. Après avoir travaillé au lycée français de Pereira, dont il a démissionné il y a deux ans, il est devenu professeur à l'Alliance Française de Pereira oú il assume depuis peu les fonctions de coordinateur pédagogique. Homme, amoureux du calme, il aspirait depuis quelque temps déjà à posséder, comme beaucoup de Colombiens sa petite maison de campagne: c'est ainsi qu'il a acquis il y a de cela deux ans, une petite maison qu'il a retapée pour en faire une coquette villégiature oú il se rend un week-end sur deux.  Il nous y avait fort gentiment invité et c'est vrai que l'endroit est plaisant : avec son verger planté de platanos, d'orangers, de figuiers, avec ses poules qui pondent leurs oeufs savoureux un peu partout. Bref, ce petit séjour d'un jour et demi fut vraiment très agréable,  pour nous comme pour les enfants qui ont pris plaisir à courir après les poules, à déguster les oeufs à la coque au petit déjeuner, à se balancer dans les hamacs ou à observer zébus, vaches et chevaux en quasi liberté.

Bref, encore un bon souvenir avant le prochain week-end et la découverte de Medellin. 

Publicité
Publicité