Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chroniques colombiennes
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Chroniques colombiennes
21 juillet 2007

FÊTE DE LA MUSIQUE A CARTAGO

SS851154    La Fête de la Musique est un événement désormais international et l'on peut dire sans trop de crainte de se tromper que c'est en grande partie grâce aux directeurs de centres culturels et d'Alliance Française que cette célébration s'est propagée à travers le vaste monde. Aurait-elle eu un tel retentissement si les français eux-mêmes ne s'en étaient pas occupé directement ? Je n'en suis pas si sûr.

       Bref, mes fonctions de directeur et la configuration un peu spéciale de l'AF de Pereira, qui possède une succursale dans une petite ville avoisinnante nommée Cartago, ont fait que j'ai vécu, et participé, cette année, à l'organisation de deux fêtes de la musique à trois semaines d'intervalle. Je vous aurais bien montré la "Grande", celle de Pereira, mais les photos ne m'ont pas encore été transmises. Je vous parlerai donc de la "petite" : celle de Cartago; 2 scènes en plein air, 45 groupes et plus de 8 heures de musique dont 5 en continue tout de même !

L'album photo vous donnera une idée du déroulement de l'événement. Moins professionnelle que celle de Pereira, la fête de la Musique de Cartago (2ème édition) fut tout de même une réussite. Justement parce que l'esprit de la fête, avec son côté artisanal et associatif, inclusif plus qu'exclusif était vraiment présent. Amateurs comme professionnels avaient répondu présents. Les écoles de la ville, les étudiants de l'Alliance Française, les petits musiciens de l'école de musique, les étudiants de musique de l'Université Technologique de Pereira(venus spécialement) étaient-là.  Des groupes réputés au niveau local mais aussi pour certains au niveau national (comme le groupe de salsa originaire de Cartago qui clôturait l'événement) aussi. Et il y avait enfin les associations qui s'occupent des enfants des "populations déplacées" (voir photo ci-dessus). Ces populations originaire du département du "Choco", dont la partie côtière ouvre à la fois sur la côte caraïbe et sur la côte pacifique, sont depuis longtemps confrontés à la plus grande violence et à la plus grande misère. Africains d'origine, descendants d'esclaves, ils ont subi les violences des FARC, celles des paramilitaires, de la LN, bref, sous le poids des atrocités, ils ont fini par quitter leur région et par venir s'entasser dans des bidonvilles urbains où ils vivent dans une misère parfois encore plus grande mais où, au moins,  ils bénéficient d'une (relative) sécurité (la vie dans certains quartiers pauvres n'étant pas exempte de violeSS851135nce non plus).  Les jeunes enfants sont souvent les plus touchés : orphelins, déracinés, ils constituent des proies faciles pour les trafiquants de drogue, les exploiteurs sexuels et les caïds de tout poils. Heureusement, quelques associations les prennent en charge et, à travers, la danse et la musique leur offrent la possibilité de monter sur scène et de recueillir des applaudissements, des paroles d'encouragement, des regards plein d'admiration dont ils ont bien besoin pour se construire ou se reconstruire.  C'est aussi ça la Fête de la Musique. Donner à chacun un peu de cette confiance qui lui manque parfois pour bâtir ou poursuivre son chemin d'homme.

SS851134

Publicité
Commentaires
Publicité