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Chroniques colombiennes
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Chroniques colombiennes
16 juillet 2007

BIENTÔT LES VACANCES !

DSC00785b       Bientôt les vacances. Oui, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, nous partons bientôt en vacances dans notre pays d'origine : "la France !" comme disait le Grand Charles. Le départ approche et nous avons déjà fait les valises (2 semaines à l'avance ce n'est pas mal !). Il faudra néanmoins certainement les défaire et les refaire 100 fois d'ici-là mais enfin... Géraldine avait besoin de cela je crois car elle savait que j'allais passer tout le week-end sur mon ordinateur pour préparer une réunion du Conseil d'Administration de l'Association qui aura lieu demain. Et, pour Géraldine, passer un week-end sans sortie avec les seuls enfants pour compagnie c'est assez dur à supporter. Je n'ai donc bossé que le dimanche et ai consacré mon samedi après-midi à remplir la valise de vêtements et de souvenirs.

       Bientôt les vacances donc. C'est dur à expliquer mais je n'ai pas vraiment l'impression de partir en vacances. Quand on vit sous les tropiques toute l'année on ne ressent pas la même impression que sous nos latitudes européennes où au sortir de l'hiver on s'enivre à la seule l'idée de partir au soleil au bord de la mer. Nous nous sommes très heureux de retrouver notre pays et nos familles. Pour les amis ça risque hélas d'être un peu court car nous ne serons en France que du 30 juillet au 27 août. Et nous devrons nous partager entre l'Indre, la Gironde, le Limousin, et la Charente maritime. Espérons que la petite 206 Peugeot de Géraldine tiendra le coup et ne nous fera pas faux-bond.  Mais je ne le crois pas : passée entre les mains du "bon Pagnard", nous ne risquons rien me semble-t-il.

      Voilà. Encore deux semaines et c'est la quille. D'ici-là, pas mal de soucis à régler côté boulot et pas mal de chose à faire pour Géraldine, notamment en matière de soin dentaires et d'achats de souvenirs. DSC00789

      DSC00786Pendant que j'écris, "à la lueur de la lampe votive", comme disait le poète, (il est environ 20 heures ici), Maxence est en train d'examiner de prêt la trousse à médicaments et Lila, qui comme toujours n'a pas fait de sieste, s'est endormie sur le matelat de jeux qui se trouve dans le couloir. Elle ne veut pas s'endormir dans son lit car elle vient de Lire "Franklin et la tempête" et comme c'est la tempête dehors... évidemment elle à peur.

       Bonsoir à tous. A bientôt et soyez prudents !   

Bonne nuit Lila ... (photo infrarouge)

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21 juillet 2007

FÊTE DE LA MUSIQUE A CARTAGO

SS851154    La Fête de la Musique est un événement désormais international et l'on peut dire sans trop de crainte de se tromper que c'est en grande partie grâce aux directeurs de centres culturels et d'Alliance Française que cette célébration s'est propagée à travers le vaste monde. Aurait-elle eu un tel retentissement si les français eux-mêmes ne s'en étaient pas occupé directement ? Je n'en suis pas si sûr.

       Bref, mes fonctions de directeur et la configuration un peu spéciale de l'AF de Pereira, qui possède une succursale dans une petite ville avoisinnante nommée Cartago, ont fait que j'ai vécu, et participé, cette année, à l'organisation de deux fêtes de la musique à trois semaines d'intervalle. Je vous aurais bien montré la "Grande", celle de Pereira, mais les photos ne m'ont pas encore été transmises. Je vous parlerai donc de la "petite" : celle de Cartago; 2 scènes en plein air, 45 groupes et plus de 8 heures de musique dont 5 en continue tout de même !

L'album photo vous donnera une idée du déroulement de l'événement. Moins professionnelle que celle de Pereira, la fête de la Musique de Cartago (2ème édition) fut tout de même une réussite. Justement parce que l'esprit de la fête, avec son côté artisanal et associatif, inclusif plus qu'exclusif était vraiment présent. Amateurs comme professionnels avaient répondu présents. Les écoles de la ville, les étudiants de l'Alliance Française, les petits musiciens de l'école de musique, les étudiants de musique de l'Université Technologique de Pereira(venus spécialement) étaient-là.  Des groupes réputés au niveau local mais aussi pour certains au niveau national (comme le groupe de salsa originaire de Cartago qui clôturait l'événement) aussi. Et il y avait enfin les associations qui s'occupent des enfants des "populations déplacées" (voir photo ci-dessus). Ces populations originaire du département du "Choco", dont la partie côtière ouvre à la fois sur la côte caraïbe et sur la côte pacifique, sont depuis longtemps confrontés à la plus grande violence et à la plus grande misère. Africains d'origine, descendants d'esclaves, ils ont subi les violences des FARC, celles des paramilitaires, de la LN, bref, sous le poids des atrocités, ils ont fini par quitter leur région et par venir s'entasser dans des bidonvilles urbains où ils vivent dans une misère parfois encore plus grande mais où, au moins,  ils bénéficient d'une (relative) sécurité (la vie dans certains quartiers pauvres n'étant pas exempte de violeSS851135nce non plus).  Les jeunes enfants sont souvent les plus touchés : orphelins, déracinés, ils constituent des proies faciles pour les trafiquants de drogue, les exploiteurs sexuels et les caïds de tout poils. Heureusement, quelques associations les prennent en charge et, à travers, la danse et la musique leur offrent la possibilité de monter sur scène et de recueillir des applaudissements, des paroles d'encouragement, des regards plein d'admiration dont ils ont bien besoin pour se construire ou se reconstruire.  C'est aussi ça la Fête de la Musique. Donner à chacun un peu de cette confiance qui lui manque parfois pour bâtir ou poursuivre son chemin d'homme.

SS851134

21 juillet 2007

LES SHADOCKS DE LILA

         SS851282                                             Lila nous a bien surpris la semaine passée quand elle nous a montré les "bonhommes" qu'elle avait faits. Jusque-là en effet, ces dessins se résumaient plutôt à des traits ou des ovales ou des points qu'elle désignait comme autant de "bonhommes", "d'oiseaux" ou de "maisons"; et il fallait beaucoup d'imagination ou un esprit déconstructiviste, abstrait ou post-moderne pour arriver à déceler quelque chose qui ressemblât de près ou de loin à ce qu'elle nommait ainsi.  Et là, surprise. En rentrant du boulot (vers 21h), deux feuilles de papier étaient posées sur la chaise en pin et osier qui me sert de table de nuit. Deux feuilles de papier que je pensais griffonnées comme d'habitude mais qui en réalité, comme vous pouvez le constater sur la photo ci-contre, laissaient voir des dessins anthropomorphes que je trouve plutôt réussis. Bien sûr, les bras partent de la tête, les jambes aussi et Lila fait abstraction du corps. Bref, ses "bonhommes" ressemblent à des "Shadocks". Mais à part cela il y a pas mal de points positifs : même si la forme générale de la tête reste encore quelque peu hésitante. les éléments qui la composent (les yeux, la bouche, les oreilles,  et même le nez quand il y est) sont proportionnés et à leur place. On appréciera aussi le souci du détail avec les cheveux qui n'ont pas été oubliés et qui font ressembler certains de ces personnages à Patrick Poivre d'Arvor du temps où il commençait ses implantations capillaires (au début des années 90 me semble-t-il). Je trouve également que ces personnages ont quelque chose d'expressif. Bref, je trouve ces petits dessins plutôt réussi. Mon appréciation est-elle déformée par la bienveillance paternelle ? Peut-être. Mais en tout cas il me plaisent et je voulais le dire. Si Lila lit ça (ou "sililalisa" comme l'aurait écrit Queneau) dans quelques années. elle verra qu'elle avait un père qui n'était pas insensible à ses premières productions.

                             SS851287                            Pour conclure, et tendre à l'exhaustivité, j'attirerai votre attention sur les constructions en 3 dimensions à base de "Clipo" qu'elle a réalisées dans la foulée. Regardez-donc la bonne femme que Lila a construite sur la photo ci-contre : là, c'est carrément stupéfiant ! Tout y est et je n'ai pas souvenir de l'avoir aidée.  Et ce matin elle a remis ça en construisant un "feu tricolore" (aussi appelé "feu rouge") tout à fait "criant de vérité" même s'il n'avait qu'une couleur et que celle-ci était jaune.  Décidément, ma fille, tu me surprends.

23 juillet 2007

ANTONIO ET CONSUELO

         SS851377                                                 Je crois qu'il est temps de vous présenter Antonio et Consuelo. Antonio (3ème en partant de la gauche sur la photo) et Consuelo (en bas avec les enfants) sont deux Colombiens qui ont vécu longtemps en Belgique. Comme beaucoup de Colombiens, ils ont passé pas mal d'années en Europe, ont travaillé très durement, lui comme cuisinier, elle comme femme de ménage. A force de travail et de vie dans des appartements de fortune, ils ont finalement amassé  suffisamment d'argent, après 10 années,  pour vivre dans le meilleur quartier de la ville de Pereira : "Los Alamos". Ils sont donc nos voisins et nous invitent à l'occasion; et nous sommes heureux de leur présences car ils sont réellement très gentils. L'occasion, pour eux, de nous réunir en ce dimanche de juillet, fut le départ de Colombie d'une jeune française (35 ans tout de même), nommée Nathalie (t-shirt rouge rayé sur la photo).  Cette jeune française "lleva nueve años en colombia" comme on dit ici (traduire : "elle est ici depuis 9 ans"). Elle travaille au lycée français depuis 9 ans, est mariée à un Colombien nommé Arbey (en chemise en jeans sur la photo) et a eu de lui une petite fille prénommée Zoé âgée de 4 ans. Nathalie repart ce jeudi 26 juillet (au passage, date anniversisaire de Maxence qui fêtera ses 2 ans) pour 1 an au moins avec sa fille en France, laissant son  mari  seul ici pendant cette année 2007/2008. Etonnant, non ? Mais parfois, après quelques années, la nostalgie du pays se fait sentir... L'exotisme, soudain, n'est plus sous les tropiques mais sous nos latitudes tempérées d'Europe.

             Antonio, lui,  fut quelques temps restaurateur avant que son restaurant ne périclite. Il est aujourd'hui une sorte de chef cuisinier "free lance" qui travaille au contrat surtout à l'occasion de mariages.  Sa cuisine, d'influence européenne, est appréciée d'une clientèle qui cherche à se démarquer, qui cherche une sorte "d'exotisme gatronomique" ou de gastronomie à l'européenne. Il nous avait d'ailleurs préparé une délicieuse truite au fromage et crevettes sauce paprika, en ce dimanche de juillet. Antonio et Consuelo ont deux grands fils de plus de 20 ans. L'un fait des études de droit ici à Pereira, l'autre fait des études en Belgique. Il n'ont pas vu le dernier depuis 7 ans. Il n'est pas rare, en effet, dans ces pays, de voir les familles éclatées : les mères partent travailler à l'étranger et laissent leurs enfants aux grands-parents. Parfois elles partent se prostituer en Espagne ou au Japon de préférence. La vie dans les pays d'Amérique du Sud est ainsi faite : il faut survivre, on ne se pose pas d'autres questions. C'est ainsi. Consuelo n'en n'est pas arrivée à ces extrémités : elle travaille comme professeur de français à l'AF de Pereira et donne aussi pas mal de cours de français pour son propre compte. Elle est unanimement appréciée et connue en raison de son énergie permanente et de sa bonne humeur légendaire.

             Toujours est-il que les enfants se sont bien amusés avec la petite Zoé : l'ambiance était détendue et nous avons parlé de choses et d'autres et surtout nous avons picolé (enfin surtout les hommes) : vin chilien (bon et pas cher), vin espagnol (bon et plus cher que les vins chiliens mais moins que les vins français) et sangria. Bref, une bonne après-midi oú les hommes étaient un peu éméchés. Mais qui nous le reprochera ? comme le disait Baudelaire qui s'y connaissait : "enivrez-vous !"

26 juillet 2007

NÉ UN 26 JUILLET

              SS851432                                                         Jeudi 26 juillet 2007: c'était aujourd'hui l'anniversaire de Maxence qui fêtait ses deux ans. L'occasion pour les parents de se souvenir : "tu te souviens ? à cette heure ci, tu partais à la clinique...", "Ah, là tu étais en train d'accoucher...", à cette heure-ci,  on voyait apparaître sa petite tête..". "Humm, avec le décalage horaire, il y a un moment qu'il était né". "Oui, bien sûr, mais...". Oui, les femmes sont très terre-à-terre, alors que nous, les hommes, aimons bien, au prix d'une modification de l'exactitude chronologique , faire se dérouler le film de ces moments anciens en direct.  Les faire revivre à notre manière, bref, les romancer.

              Cela dit, il est vrai qu'"avec le décalage horaire"... Maxence, lui, en effet, n'est pas né comme sa soeur en Amérique du Sud. Il est né dans l'Indre. Des 5 ans que nous aurons passés en Amérique du Sud (d'ici 2009), il aura choisi de naître l'année où nous sommes rentrés en France. Il est né au Blanc, par un matin de juillet ensoleillé. Il a juste laissé à Géraldine le temps de monter dans la voiture. Premières contractions à 6 heures du matin. Naissance à 7h30. Les sages-femmes ne s'y sont pas trompées : elles ont tout de suite fait entrer Géraldine dans la salle de travail. Et Maxence est venu très vite. Trop vite ? Je l'ai vu "sortir", sa petite tête pendante, groggy comme un boxeur qui vient de prendre un direct au visage. Le premier choc de la confrontation avec la vie. Vie que nous souhaitons pour lui pleine, remplie d'émotions, riche en rencontres.

Bon anniversaire mon fils.

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3 septembre 2007

RETOUR DE VACANCES : NOSTALGIE ET SOUVENIRS

SS851615   Voilà, les vacances sont finies. Il est temps de reprendre le cours de notre vie ici et le blog délaissé par la force des choses le temps des vacances.

    C'est aux alentours de 18h00 heure locale (1h00 du matin heure française) que nous avons déposé nos valises dans notre maison de Pereira. Après deux vols successifs : l'un de 10 heures entre Paris et Bogota, l'autre de 35 minutes entre Bogota et Pereira. Dans la maison, "rien n'avait bougé" comme on dit dans ces cas-là.  Les deux enfants, morts de fatigue, ont été déposés dans leur lit tout habillés.  Nous nous sommes couchés sans tarder nous-mêmes. Le lendemain, j'avais regagné l'AF, Lila et Maxence, l'école. Quant à Géraldine, elle est restée à la maison pour "défaire les valises", faire quelques courses (nous n'avions plus rien à manger) et faire tourner quelques machines de linge.

    La vie a repris son cours donc. De l'autre côté de l'Atlantique et au-delà des Andes. Nous reviennent en mémoire, les bons moments de cet été passé en France et une certaine nostalgie du pays et le regret des gens (famille et amis) laissés là-bas, si loin.  L'exil fait souvent naître ce genre de sentiments.

    Mais que tous ceux qui nous ont hébergés, invités, rendus visite, en soient remerciés. Que tous ceux que nous n'avons pas vu voir sachent qu'ils restent dans nos coeur.

    Une pensée spéciale, en cette veille de rentrée 2007, aux collègues des collèges Vaillant, Langevin, Mitterrand, et à ceux des lyçées Grand Air  et Daguin oú j'ai transité entre 1999 et 2007 et où j'ai fait quelques belles rencontres qui ont souvent hélas été interrompues par mes errances.  Qu'ils sachent que je pense à eux.

    Une pensée également au "groupe d'Eger", formé en 1996 en Hongrie et que je regrette de n'avoir pu voir cet été mais qui reste présent dans mon coeur : Pierre, Adeline, Sophie, Jean.Christian. Une pensée également à Roland, présence tutélaire que nous espérons revoir un jour ici en Colombie où à Paris du côté de la Rue des Blancs-Manteaux.

NB : l'album photo qui correspond à ce message s'intitule : "Retour de vacances : nostalgies et souvenirs".  Le diaporama ne permet pas de lire les commentaires.

10 septembre 2007

REUNION DE CHARLOTS A SANTA ROSA

DSC00864DSC00853Samedi 8 septembre, Beatriz Velez, directrice adjointe de l'AF de Cartago (succursale de celle de Pereira) fêtait les 80 ans de son grand-père. Elle nous avait fort gentiment invités à participer à l'événement avec environ 150 autres personnes de sa famille. Il faut dire que cette fête, elle l'avait co-organisées avec sa mère de passage en Colombie pour 1 mois. En effet, cette dernière travaille  à Paris comme concierge dans un immeuble du 16ème arrondissement  depuis plus de 30 ans. Cela lui a permis d'acheter une "finca" (ferme traditionnelle de la région du café) dans la région de Santa Rosa, à 20 minutes de Pereira, en attendant de pouvoir s'y retirer pour sa retraite. C'est là que nous étions invités.

Un petit détail, cet anniversaire était thématique et le thème de la soirée, vous l'aurez deviné en jetant un coup d'oeil sur la photo ci-dessus.

     Présentées ainsi, les choses paraissent simples. Mais nous sommes en Amérique Latine et les choses furent, en réalité, assez compliquées, surtout quand, comme nous, on ne s'est pas encore décidé à acheterDSC00816 de voiture. En effet, il nous a d'abord fallu partir en bus depuis Pereira. Bus qui nous a descendu sur la place principale (place Bolivar évidemment) de la ville.  Là, nous devions être rejoints par 3 autres personnes. Puis, Beatriz devait ensuite nous faire chercher par quelqu'un qui devait nous amener jusqu'à sa "finca", située à 10 minutes de là. Le rendez-vous était prévu à 14h30. Nous sommes arrivés vers 14h50, un peu inquiets à l'idée d'être en retard. Il faut dire que le bus qui nous conduisait à Santa Rosa avait un détour dans toutes les petites ruelles étroites et à peine bitumées de Dos Quebradas, dans la banlieue de Pereira, afin de se délester de quelques clients et dans l'espoir dans récupérer d'autres.

      Bref, la jonction avec les autres invités se fit bien aux alentours de 15h00. Un coup de fil à Beatriz qui nous annonce qu'elle nous envoie quelqu'un. Nous nous installons  sur les marches de l'Église en nous disant qu'il y en avait pour 10 minutes. Le tout dans un vacarme ahurissant; vacarme dû à la proximité d'un podium diffusant des chants à la gloire du futur candidat comme "gouverneur de la la Région". Les élections municipales et régionales sont en effet prévues le 28 octobre prochain et la campagne bat son plein. Or, en Amérique latine, quand il y a des élections: ça fait du bruit, beaucoup de bruit, encore plus de bruit qu'en temps normal : c'est dire !

    DSC00822  Il était donc difficile de communiquer entre nous. Alors, nous avons décidé, au bout de 15 minutes, le véhicule chargé de nous récupérer n'arrivant pas,  de nous réfugier dans l'Église. Un hâvre qui nous a permis de nous reposer les tympans et à Lila de donner libre cours à son mysticisme naissant. Il a fallu en effet que nous fassions des stations devant toutes les statues représentant des saints, des saintes, des jésus DSC00828enfants, des jésus adultes, des Jésus crucifiés, des vierges de tous ordres. Bref, ce fut une sorte de "grand oral" ou de "trivial pursuit"`pour glaner des camemberts "religion". Je crois que je ne m'en suis pas mal sorti finalement, en faisant des réponses simples.  J'ai d'ailleurs assez bien apprécié cette église. Peu attrayante vue du dehors : béton armé, crépi en façade, peinture bleue deux tons, pur style années 70, mais assez vaste et aérée à l'intérieur. La nef, recouverte de bois est d'un assez bel effet et même les colonnes pourtant en béton, avec leur peinture imitation bois auraient pu donner l'illusion du vrai  bois.

      Bref, cette petite demi-heure passée dans l'église, nous sommes ressortis pour retrouver le podium qui diffusait une sorte d'hymne spécialement composé à la gloire du candidat à la "governaciön": Rafaël je ne sais plus quoi. Mais toujours pas de chauffeur à l'horizon.  Il était alors aux alentours de 15h45. Les petits commençaient à s'impatienter, tout comme Géraldine qui commençait à comparer la Colombie au Pérou  et  la situation que nous étions en train de vivre à celles que nous avions si souvent vécue là-bas. C'est dire !

      Heureusement, il se passe toujours quelque chose dans la rue dans ces pays-là. En effet, peu de DSC00836temps après, notre attention fut retenue par une cohorte de cavaliers défilant à la manière des cow-boys des westerns de John Ford dans les rues en poussant des cris à la gloire du candidat politique qui avait ainsi préparé son show : d'abord, la musique populaire, puis le défilé des propriétaires terriens et enfin une cohorte de voitures klaxonnant à tue-tête comme lors d'un mariage chez nous. Si vous rajoutez à cela, l'écho des chansons diffusées sur le podium qui se répercutait sur les murs situés de l'autre côté de la place et qui venait comme se superposer avec retard à la musique diffusée, vous aurez une idée de ce que je veux dire par : l'Amérique Latine, c'est bruyant".

      Pendant que je prenais des photos de l'événement, Géraldine faisait tourner les enfantsDSC00827 sur des manèges qu'elle jugeait "miteux". Et toujours pas de Beatriz alors qu'il était 16h15 bien sonné. Nous étions d'autant plus inquiets que nous n'avions rien prévu pour passer la nuit dans la Finca. Et nous commencions à nous demander si nous n'allions pas faire demi-tour après avoir passé l'après-midi sur la place de Santa Rosa.

      Ce n'est finalement que vers 17h00 et après 3 ou 4 coups de fil à Beatriz que nous avons vu arriver une "Jeep Willy's". "LA Jeep Willy's" : la vraie ! celle qui date des années 50.  LE moyen de locomotion traditionnel de la région du Café.  Géraldine, ne voyait pas ce transport du même oeil que moi. Rompue aux voyages sur les plates formes de pick-up depuis son séjour en Afrique, elle ne semblait pas goûter l'exotisme de la situation. Il faut dire que nous avions aussi deux enfants de moins de 4 ans à loger dans cette "auto" au confort rudimentaire.  Finalement nous embarquâmes à 5 adultes + 2 enfants sans compter le chauffeur dans le véhicule.  Géraldine, d'abord à l'arrière, passa finalement devant avec les deux enfants non sans avoir auparavant bousillé le seul pantalon valable (acheté chez "Esprit") dont elle dispose ici en Colombie. La raison : la peinture qui maculait la partie métallique servant de banquette.

        Mais nous n'étions pas au bout de nos peines ! Le chauffeur, pèu après avoir démarré s'arrêta quelques rues plus loin pour, nous dit-il, faire une course dont on l'avait chargé. Au bout de 15 minutes, celui-ci n'était toujours pas revenu. Nous avons donc commencé à klaxonner comme des bruts dans l'espoir de le voir revenir. Ce qu'il fit effectivement deux ou trois minutes plus tard sans que l'on comprenne vraiment où et pourquoi il s'était arrêté. C'est ainsi en Colombie, il y a des jours où il vaut mieux ne pas chercher à comprendre...

      Finalement nous partîmes enfin pour la Finca. Et là, j'ai commencé à apprécier notre sortie. D'assis, je DSC00839me suis mis debout, "à la Colombienne", ne me tenant qu'à la galerie qui se trouvait sur le toit de la cabine du chauffeur. La sensation est enivrante : les cheveux au vent, la route qui peu à peu et au fur et à mesure que l'on s'éloDSC00848igne de la ville s'ouvre sur des paysages et des panoramas somptueux. Puis, c'est la route principale que l'on quitte, les petits sentiers de montagne défoncées que l'on emprunte, ne croisant plus que des jeep Willy's qui trouent momentanément la tranquillité  des lieux. Et toujours ces paysages de  montagnes, toujours ces fincas noyées dans la végétation tropicale. Et toujours, au détour d'un sentier, des ouvertures sur les grandioses paysages des Andes centrales, couvertes de plantation de café et parsemées de petite fermes accrochées à flanc de collines.

       "Por fin", nous arrivâmes sur les lieux de la fête. Un poster de Charlie Chaplin en signalait l'entrée. A peine descendus de jeep, on nous indiqua que le point névralgique de cette réunion de Charlots se situait en contrebas. Mais nous n'eûmes même pas le temps d'entamer l'ascension que déjà nous étions empoignés et propulsés en salle de déguisement et maquillage. En deux temps trois mouvements, je me retrouvai avec une canne dans la main, un chapeau melon de taille réduite sur la tête et d'un veston noir qui me donnait déjà un allure de "proto-Charlot". Le maquillage, dura un peu plus longtemps. Il est vrai que la maquilleuse arborait un vaste décolleté qui faisait ressembler la vallée du Cauca toute proche à un gorge étroite. Alors que le minimum syndical était la moustache, j'exigeai en plus de cela le maquillage des sourcils qui m'obligeait à baisser le regard. Elle me demanda si je souhaitais qu'elle continue en me faisant les yeux mais je déclinai l'offre : ç'eût été de la gourmandise. Que le lecteur qui ne connaît pas la Colombie ne porte pas de jugement hâtif sur cette situation. Il est de bon ton en Colombie, en effet, que les femmes mettent en évidence leur seins. Il faut faire attention, on n'est jamais sûr que l'un d'eux ne va pas vous sauter à la face... Donc, toujours garder un oeil dessus.

      Bref, comme je me plais à l'écrire en guise de transition, une fois cette séance de maquillage effectuée, Géraldine ayant elle-même dû se coiffer d'un bérêt, nous pensâmes que nous pouvions descendre. Mais, encore une fois, nous fûmes retenus, par la photographe cette fois-ci pour la photo souvenir. Deux clichés, et hop ! nous entamâmes, contre vents et marée cette fois, notre descente vers le lieu de la fête.

      Mais tu comprendras, lecteur que j'ai déjà suffisamment assommé avec le récit des prémisses de la fête que celle-ci ne revêt qu'un caractère anecdotique. Le sel de cette journée, nous ne le savions pas, était dans tout ce qui précédait.  Tu me permettras donc, indulgent lecteur, de te faire un résumé de ce qui suit  : la rencontre d'une cinquantaine de Charlots tous plus réussis les uns que les autres (je trouveDSC00859 pour ma part que je ressemble davantage à Raimu qu'à Charlot), les mains serrées de gens que je ne connaissais pas et qui ne se présentaient pas (d'où des dialogues de sourds), des enfants qui ont dansé la salsa et on fait les fous sur des terrasses surplombant des pentes vertigineuses, deux bières. Mais, au milieu de tout cela, le coucher de soleil sur des paysages de montagnes recouvertes de "platanos" et de caféiers et l'accueil toujours extraordinaire de la très croyante Beatriz (bien que vêtue ce soir-là comme pour se rendre dans un club libertin!), de son mari et de sa maman.

    La Colombie quoi ! Un zeste de désordre, beaucoup de salsa, et un petit grain de folie.

17 septembre 2007

CONCERT, STAGE ET 40º de FIEVRE...

           index                                                            La semaine qui vient de s'écouler fut une des plus rudes depuis notre retour de France. En effet, mardi 11 septembre (funeste date, mais nous ne sommes pas superstitieux) nous devions recevoir le pianiste Nicolas Stavy. Jeune talent de 31 ans, lauréat de plusieurs concours internationaux, en tournée en Colombie. Dès mercredi, Géraldine devait se rendre à Bogotá pour assister à 3 jours de formation sur la réorganisation des médiathèques qui est en cours dans les AF de Colombie. Ce qui impliquait que je devais me charger des enfants de mercredi à vendredi soir.  Tout cela était déjà relativement stressant pour moi. Mais c'était sans compter sur une méchante petite grippe qui m'est tombée dessus dans la nuit de dimanche à lundi, me laissant cloué au lit lundi matin avec 39º de fièvre ! Vraiment, la semaine où il ne fallait pas que cela arrive ! Mais ça m'apprendra à faire le Charlot dans les montagnes de Santa Rosa et à monter sur le toit des jeeps Willy's (voir le précédent billet) vêtu seulement d'un petit t-shirt d'été..

       Donc, lundi ce fut : fièvre, lit, "Dolex" (l'équivalent de notre "Aspegic" français). Tout en essayant de suivre  par téléphone avec Jorge-Mario, le chargé des activités culturelle de l'AF, les préparatifs du concert de piano prévu pour le lendemain dans l'auditorium de l'Université Technologique de Pereira. Or, rien de plus périlleux que l'organisation,  dans une ville de province d'Amérique latine, d'un concert de piano dans une université  et de plus inquiétant que des interlocuteurs qui vous disent que tout est prêt.  Surtout quand on n'a pas vu le piano qui est dans un bâtiment auquel on n'a pas eu accès et qu'il faut transporter; que le transport du piano doit se faire le jour du concert; qu'il faut faire venir un accordeur de Bogotá dont on ignore ce qu'il vaut et que l'on ne sait pas combien de billets on va vendre pour renflouer les finances de l'AF bien entamées par un tel concert. Bref, un cocktail grippe + stress que je ne conseille à personne de connaître.

      Le mardi donc, bien que la fièvre ne soit pas tombée, je dus me lever et me rendre à l'aéroport afin de recevoir notre pianiste qui arrivait de Bucaramanaga, autre ville plus au nord. Par chance, celui-ci voyageait dans le même avion que l'accordeur. Jorge-Mario était avec moi. Très vite à la descente de l'avion nous l'avons repéré. Il était facile à reconnaître. La mème tête que sur la photo placée sur la page d'accueil de son site internet. Et la chevelure frisée ne passait pas inaperçue. C'était plus difficile pour l'acordeur qui, lui, avait un physique sud américain évidemment.  Le temps qu'il récupère ses bagages et nous interceptons notre pianiste à la sortie. De même que l'accordeur auquel Jorge-Mario avait passé un coup de cellulaire. Le premier contact fut sympathique. Bien qu'ayant peu dormi, notre pianiste sut se montrer très cordial avec nous.  Jorge-Mario m'ayant alerté sur le fait que le piano sur lequel il devait jouer ne passait pas par la porte de l'auditorium (!!) je décidais de l'emmener vers l'hôtel oú il était hébergé plutôt que, comme il me le demandait, d'aller voir le piano et l'auditorium. Ce n'est qu'arrivé à l'hôtel que je lui expliquai la situation. Il ne le prit pas mal (ouf!)  et nous allâmes donc ensuite déjeuner chez "Le Gascon", petit restaurant tenu par un français à deux pas de son hôtel. J'appris là que notre artiste était un fin connaisseur de café qu'il torréfiait lui-même dans sa maison parisienne. Quelle frustration pour lui, se trouvant dans la Région du Café, de ne pouvoir prendre un peu de temps pour trouver des graines de café vertes ou acheter quelque café "grand crû".

       Finalement c'est vers 3 heures que nous nous rendîmes à l'auditorium pour les répétitions, Jorge-Mario m'ayant confirmé que le piano avait finalement réussi à passer la porte.  La première surprise n'allait pas tarder à arriver. Il s'attendait à jouer sur un piano à queue. Or, je l'avais averti que ce ne serait qu'un 1/4 de queue. Mais là, stupeur ! Quand il vit le piano il ouvrit des yeux énormes et s'écria :

LUI  :  "qu'est-ce que c'est qu'ça?!"

MOI (d'une petite voix blanche) : euh.. c'est pas un 1/4 de queue ?

LUI : .. non, ça c'est un crapaud. C'est ce qu'on appelle un crapaud... J'ai jamais vu ça. Je sais que ça existe mais c'est la 1ère fois que j'en vois un en vrai. Sur Chopin ça ira encore. Mais sur le Dante de Liszt, je vais le détruire !

       J'ai senti la fièvre, qui avait un peu baissé, remonter d'un seul coup. Je me suis mis à sonner à grosses gouttes. Il a soulevé la partie qui recouvre le piano, a joué quelques notes et a dit à l'accordeur qui venait de passer une heure dessus : "il est pas accordé le piano ?" Nouvelle grosse suée.  A la linite du malaise, je descendis de la scène,  pour rejoindre dans la salle la directrice de la Faculté de musique, physique de poupée gonfable, siliconnée à bloc, très fière de son piano Yamaha, qui nous avait "aidé" à monter le concert qui me demanda : "alors, qu'est-ce qu'il pense du piano?" Je lui répondis, qu'il le trouvait très bien bien qu'"un peu petit".

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       Enfin, en bon professionnel, il se mit au clavier et joua pendant plus d'une heure. Je trouvais que ce piano sonnait pas si mal finalement mais qu'il manquait seulement un peu de coffre, de sonorité dans les graves surtout. Finalement. il arrêta et dit avec sobriété à l'accordeur : "moi, ça va, j'ai fini". 

         Avant de repartir à l'hôtel pour qu'il se change, il me confia que le piano était plutôt bon même s'il n'était pas vraiment adapté au répertoire qu'il allait jouer ce soir-là : notamment pour le Debussy et le Liszt, mais qu'il s'en accomoderait très bien. J'en fus quelque peu rassuré.

     Restait maintenant une dernière inconnue : l'assistance du public. l'auditorium qui comptait environ 350 places sHPIM0177erait-il plein ? Sur ce point, je fus assez vite rassuré: á 7h20 (le concert était prévu pour 7h30), une centaine de places étaient déjà occupées et une longue queue s'était formée à l'entrée.  Les journalistes étaient présents pour une interview lors de laquelle je dus servir d'interprète.  A 7h45, la salle était pleine et le concert commençait. 1 heure du pur bonheur au terme de laquelle, Nicolas eut droit à une standing ovation et à un rappel.

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    Il ne nous restait plus qu'à aller dîner à la "Casa Quinta", restaurant situé dans une jolie maison républicaine et à avaler une "parillada", assortiment de viandes grillées. arrosées d'un excellent Rioja d'Espagne. Le repas fut un peu cher. Mais la recette de la soirée couvrait largement les frais.  Je le raccompagnais à l'hôtel ensuite. La nuit m'apparut soudain plus douce et ma fièvre était retombée.

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20 septembre 2007

SUR LE CHEMIN DE L'ECOLE

SS851966Du lundi au vendredi (ou du mardi au vendredi quand, assez régulièrement, il y a un jour férié festivo ou feriado en Colombie), les enfants vont le cœur léger mais le dos et les bras bien chargés, à l’école. Vêtus ou non de leur uniforme (cela dépend si le short ou le polo a eu le temps de sécher la veille), ils partent pour un trajet d’une vingtaine de minutes, à pied. Chacun porte son petit sac (à dos et rose nounours pour Lila et malette noire à roulettes + sac à dos bleu africain pour Maxence) avec les précieux goûters composés de gâteaux secs, de lait, d’un petit suisse à la vanille, d’une banane et de pommes coupées en morceaux. Maxence y ajoute souvent au gré de ses fantaisies un nounours rose, sale à force d’être traîné, le petit chien en peluche offert par mamie Annette, cet été, et une petite voiture qu’on aura de la peine à retrouver par la suite. Lila, elle, n’oublie jamais son carnet de liaison panda école / maison ainsi que son indispensable baume à lèvres.
Pascal (quand il n’a pas été réquisitionné pour un insolite rendez-vous à 7h30 à l’autre bout de la ville ou mieux, à Cartago, à 30 mn de Pereira en bus) et moi accompagnons donc nos heureux bambins. Nous prenons invariablement le chemin le plus long et le moins pointu pour les jambes de Maxence, tout de suite à droite en sortant de notre maison aux grilles blanche, celui qui nous permet d’apercevoir Dunkan, sur le pas de la porte de la maison de nos très serviables voisins : Consuelo et Antonio.
Tout au long de notre trajet, nous rencontrons ainsi toute une série d’individus devenus familiers :
-le gardien ventru à l’air bonhomme, assis sur une chaise, la clope au bec et la radio aux oreilles qui semble toujours guetter le passage des deux « monos » (= blondinets),
- quelques employées de maison, décolleté inévitable et jean moulant, hâtant le pas pour rejoindre leur lieu de travail,
- le « personal trainer » chauve musclé et doré qui ne manque jamais de saluer les petits par des « ¡ hola, Maxence, campeón ! », «¡ hola Lila, preciosa ! »,
- les livreurs de l’épicerie Rin Rin (nom qui a longtemps amusé Lila) enfourchant leur vélo ou leur mobylette pour apporter un sac de lait ou du pain à des clients, vivant à quelques « cuadras » de là.
- les esthéticiennes du salon de beauté Tatalina, qui déjà à 8h,  « manicurent », « pédicurent », « brushinguent » à tout va des Colombiennes qui seront impeccables pour aller au travail ou au centre commercial,
-les trieurs de poubelles, (que l’on doit pratiquement enjamber) allongés à même le sol, qui deux fois par semaine attendent les camions.

Maxence et Lila, eux, tous joyeux dans la douceur des 20º du matin, se concentrent surtout sur l’escalade de tous les petits murs qui bordent les maisons et ne se lassent pas de regarder les colibris ou les vautours (si c’est le jour du ramassage des ordures), les taxis jaunes arrêtés à la queue leu leu  et les gros bus verts ou rouges très bruyants et polluants qui transportent des étudiants dont on aperçoit parfois les visages qui nous sourient. Ils arrivent,  ainsi,  après avoir fait « bébé volant » pour éviter le passage gadoue, sans trop peiner, en s’amusant et en sautillant, devant la porte cadenassée d’Estímulos. On leur vole vite un baiser avant que Lila  remette à sa « profe », la pétillante Erika, un petit présent trouvé sur le chemin : une fleur, une feuille ou une plume. Puis,  les deux petits grimpent les marches de leur crèche / école sans se retourner.

Certains qu’ils s’en donneront à cœur joie lors des activités de travaux manuels, de danse et de chants, nous hélons alors un taxi, direction « Alianza colombo-francesa, calle 21 entre 5ta y 4ta ».

28 septembre 2007

MAXENCE OU LA PASSION DES VEHICULES

    Malgré son très jeune âge, Maxence a déjà testé des tas d’engins sur rail, dans l’eau, sous l’eau, sur route et dans les airs :

  • le train Corail (Châteauroux/gare d’Austerlitz, le Bordeaux-Nice et ses 8 heures de trajet), 

  • le tramway à Bordeaux,

  • le paquebot de croisière pendant une semaine en Méditerranée, ainsi que le hors-bord et la barge pur rejoindre les îles du Rosaire,

  • le sous-marin dans les eaux cristallines et poissonneuses des Caraïbes,

  • la Picasso et la 106 sur les routes de France, les taxis jaunes colombiens, le "chiva " dans les Andes, les jeep Willy’s et la voiture de golf dans l’île de San Andrès,

  • les Airbus A320 lors des 10 heures de vols Paris/Bogota, Bogota/Paris...

    Il n’est donc pas étonnant que notre bambin soit complètement fasciné par les véhicules quels qu’ils soient. Rien de surprenant non plus que dans sa bouche se bousculent fréquemment les mots « voiture », « avion », « moto », « camion », « camion de pompiers », « camionnette »,« bateau », « vélo », « hélicoptère », "tchouchou", « tracteur », que sa première action, au lever du jour, à 5h45,  soit de grimper sur le canapé de la salle à manger, biberon à la bouche, pour observer, par la fenêtre,  le défilé des bus scolaires remplis d’écoliers en uniforme.

    Enfin, c'est sans surprise que vous apprendrez qu’il fredonne sans se lasser depuis ses 9 mois" Bateau sur l’eau", que la danse qu’il nous invite à former pour rejoindre la salle de bain depuis la cuisine ou vice versa est" le petit train "(comprendre la « chenille ») et que le livre qu’il ne manque pas de choisir avant de se coucher est "Barney et le train des couleurs".

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Maxence et sa création : le train à l'infini

1 octobre 2007

UN PEU DE SALSA : WILLIE COLÓN

      willie_colon                                                                        

           Tromboniste, compositeur et leader de groupe, Willie Colón fut l’un des pionniers de la musique latino-américaine. Malgré les premières critiques reçues sur son album « El Malo » celui ci devint célèbre comme un des premiers albums dans l'exposition du son de New York qui a ravivé un intérêt pour la musique latine durant les années 70.

          Dans un article élogieux sur l'influence de Colón, le Boston Globe écrit "qu'il utilise le trombonne comme direction d'instruments (au lieu des trompettes et des flûtes comme il était coutume dans les groupes afro cubain) en mélangeant jazz et solos harmonieux. Colón, avec le pianiste et le leader du groupe, Eddie Palmieri a défini le son de la Salsa."

            Colon a eu un rôle fondamental dans la carrière de nombreux musiciens latino-américains comme Rubén Blades, qui appartenait au groupe de Colón en 1975, et Celia Cruz, pour qui Colón a produit quelques albums comme "Only they could have done this album" en 1977 et le duo à gros succès "Celia y Willi" de 1981. Colóon a aussi produit des albums pour Ismael Miranda, Sophy, Soledad Bravo et plus tard Héctor Lavoe, qui chanta avec son groupe au début des années 70.

        Inspiré par la musique de différentes cultures, Colón enregistra des morceaux avec des artistes comme Puerto Rican cuatro players, Yomo Toro et David Byrne. La composition de Colón « Che Che Coli », adaptation d’un chant pour enfant ghanéen, fut utilisé par Ntozake Shange dans la comédie musicale "For Colored Girls Who Have Considered Suicide When the Rainbow Is Enuf". En plus d’avoir été nominé 11 fois aux Grammies et d’avoir reçu un Grammy award, Colón reçu aussi le CHUBB award de la Yale University, le plus prestigieux award accordé par la Ivy League school. Colón représenta le 17ème district de New York en 1992 devant l’US Congress.

        Ayant commencé à jouer de la trompette à l'âge de 12 ans, Colón se mit au trombonne 2 ans plus tard. Son premier enregistrement eu lieu en 1967 sous le label Futura de Al Santiago Record qui dû malheureusement fermer ses portes. Colón eut plus de succès lorsqu'il signa avec Johnny Pacheco pour le label Fania.

         Lorsque son chanteur ne put se rendre à la première session d’enregistrement de Colón pour le label, Pacheco suggéra Héctor Lavoe comme substitut.

         Cette collaboration s’avéra vite fructueuse : deux morceaux du premier album de Colón (El Malo et Guisando) devinrent des tubes. Lavoe continua a être un membre important du groupe de Colón jusqu’au milieu des années 70 quand son penchant pour la démesure lui fit rater ou arriver en retard à plusieurs concerts. Bien que sa participation dans le groupe était officiellement terminée en 1975, Colón et Lavoe continuèrent à travailler ensemble. Le dernier album de Lavoe, Strikes Back, fut réalisé en 1987 et fut produit par Colón.

         En 1975 Colón ajouta des études sur la théorie musicale, la composition et l’orchestration à son travail pour le Latin Jazz All Stars. Sa soif d’apprendre porta visiblement ses fruits. En 1978, Colon obtint le titre de musicien, producteur et tromboniste de l’année dans un colloque organisé par le magazine Latin New York. Trois ans plus tard, il reçoit un award de « Musicien de l’année » et son album Fantasmas devint « Album de l’année ».

        Bien qu’ils se soient rencontrés dans les coulisses avant un concert à Panama en 1969, Colón et Blades ne se sont mis à travailler ensemble que 5 ans plus tard. Lorsqu’il se mit à travailler sur l’album "The Good - The Bad - The Ugly", Colón demanda à Blades de chanter sur son morceau "El Cazanguero",  qui retrace l’expérience de Blades en tant qu’avocat pour la prison panaméenne. La session d’enregistrement fut un tel succès que Blades devint un membre à part entière du groupe de Colón après le départ de Lavoe.

       Son album Siembra fut la meilleure vente du catalogue proposé par le label Fania. Malgré son succès Blades déposa une plainte contre le directeur de la compagnie Jerry Mascucci pour des impayés. Bien que Colón ait enregistré deux albums solos –" Baguine de Angelitos Negros" en 1977 et "Solo" en 1979 – et que Blades ait enregistré « Maestra Vida » en 1980 en tant que solistes, leurs titres et leurs albums n’eurent jamais autant de succès que pendant leur collaboration. En 1981 les deux musiciens se remettent ensemble pour enregistrer le morceau « Fantasmas » de l’album solo de Colón.

      Ils collaborent l’année suivante dans l’album "Canciones del Solar de Los Aburridos", incluant les tubes "Tiburón", "Ligia Elena", "Te están buscando". Leur travail ensemble s’achève après avoir travaillé conjointement pour le film « The Last Fight ». La séparation ne se fit pas en de bons termes et ils partirent fachés juqu’à ce qu’ils se réunissent pour un concert au Hiram Bithorn à San Juan en mars 1992. Vers la fin des années 80, Colón forme unnouveau groupe appelé Legal Aliens, avec des musiciens pllus jeunes. Aprés avoir signé avec Sony Colón et son groupe enregistra "American Color" en 1990 et "Honra y  Cultura" en 1991. Deux ans plus tard il enregistra "Hecho en Puerto Rico" avec un groupe de stars venant de Fania All Stard, Papo Lucca et Bobby Valentin.

    Toutes les infos sur la salsa et ses plus grands représentants seront à chercher sur le très bon  site intitulé "Salsa in Cuba" : http://www.salsa-in-cuba.com

1 octobre 2007

Un dimanche matin à "la 14"

SS852044Le dimanche matin, quand je n'ai pas eu le courage d'aller, le vendredi précédent,  au supermarché en face de l'Alliance, et que le frigidaire est manifestement vide, j'emmène les deux petits faire quelques courses au centre commercial de l'avenue 14.  A 8h30, sous un soleil radieux, avant la pluie, nous empruntons à pied le chemin de l'école et y croisons quelques habitués du dimanche : le professeur de musique aux cheveux gris (avec lequel j'avais longuement discuté sous un abri de bus lors d'une après-midi de pluie interminable) et son chien chinois Willy (réincarnation canine de Jacques Villeret) et juste en face de la plaza de Francia,  les fidèles encadrés par la sécurité privée,  entrant à l'église.
Après avoir fait coucou à "Barney y sus amigos" qui décorent le mur extérieur de l'école, nous longeons les barraques en bois dans lesquelles les Colombiens achètent petits pains et beignets ("pandebonos", "buñuelos") pour leur petit- déjeuner,  ainsi que des minutes pour appeler des téléphones portables.
Puis,  en face du terminus des bus et tout en chantonnant "sur le pont d'Avignon", Maxence, Lila et moi prenons le pont qui enjambe la grande avenue dans laquelle se situe le paradis des consommateurs.
La grande soeur, désormais conciliante, laisse la place assise et confortable du chariot au petit frère tandis qu'elle-même s'installe à l'arrière où bientôt elle sera entourée  de litres de yaourt, de mangues, de fraises, de petits suisses à la fraise, de beurre de cacahuète, d'asperges, de fromage et de lait ; bref de tout ce qui la réconciliera avec la nourriture, (à la cantine, elle refuse maintenant de s'asseoir et de manger la soupe au maïs, la soupe d'avoine, la soupe de légumes au poulet et ... les pieds de porc aux haricots rouges (!)). 
Mes  loutreaux,  patients et bien sages, auront la permission de réclamer un (petit) cadeau.  Tout heureux, ils déposeront à la caisse les articles sur le tapis roulant et sortiront bien vite du taxi du retour pour montrer à leur "papa d'amour" leur précieux présent .

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le "cadeau" du 30 septembre : "las caritas felices"

2 octobre 2007

UN PEU DE SALSA (COLOMBIENNE) : LE "GRUPO NICHE"

  Ecoutez un extrait de "Cali Pachanguero" (Calí : capitale de la Salsa colombienne à 2 heures  1/2 de route de au sud de Pereira )

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      Le "Grupo Niche" colombien fut créé par Jairo Varela, avec le pianiste Nicolás Cristanelo, le bassiste Francisco García, le saxophoniste Alí Garcés, le tromboniste Alexis Lozano, le percussioniste Luis Pacheco, et les chanteurs Jorge Bassam et Héctor Viveros, qui ont fait leur début avec la réalisation d' Al Pasito en 1980.

       Après être devenus l'une des attractions tropicales les plus populaires en Colombie, le groupe eut l'opportunité de participer à un festival salsa au Madison Square Garden de New York en 1986. La nouvelle formation Grupo Niche débute en 1987 avec "Tapando el hueco" et part en tournée en Europe pour la première fois en 1989. Une année plus tard, le chanteur Puerto Ricain, Tito Gómez, décide de quitter le groupe et fut remplacé par le colombien Carlos Alberto Cardona. Durant les années 90, Grupo Niche revient pour chanter des textes romantiques, laissant de côté ses chants traditionnels basés sur des thèmes de société.

  Toutes ces informations ont été recueillies sur le site  Salsa in Cuba.                   

Ecoutez un extrait de "Buenaventura y Caney"

Merci à Radio.Blog.Club pour les extraits musicaux.

7 octobre 2007

HIP-HOP FRANÇAIS A PEREIRA

      SS852135                                                                 Après l'électro-Jazz de N'Toumos Sound System en juin dernier,  le piano classique avec Nicolas Stavy le 11 septembre, c'était au tour du Hip-Hop  français de se faire entendre ce vendredi 5 octobre à Pereira. L'Alliance Française, encore elle, se positionnant comme un des opérateurs culturels incontournables de la ville.  Il est vrai que c'est un des centres d'intérêt de ce travail en Alliance  que de toucher véritablement à tous les domaines; et dans le cas de la partie culturelle à toutes les formes d'expressions artistiques.  Après le très solennel concert de piano du 11 septembre dernier et son public discipliné qui faisait de l'auditorium de l'Université Technologique un temple silencieux c'était en arène que se transformait vendredi ce même auditorium envahi soudain par une cohorte de jeunes garçons et filles "baggy pantés", encapuchonnés, et dégageant parfois une odeur de plante naturelle dont la consommation est en général prohibée sous la plupart des latitudes.

           Néanmoins, afin que la fête soit complète et que l'échange inter-culturel ait lieu (c'est aussi l'un des objectifs assignés aux Alliances Françaises), nous avions fait appel, pour l'organisation de la soirée, à la  collaboration d'un groupe de rappeurs locaux nommé "Entidad Lirical".  Et ces derniers avaient bien fait les choses. Le programme était riche, jugez plutôt :   

  • une présentation de "Break Dance"(voir photo)

  • une "bataille de MC'S" (ou joutes oratoires durant lesquelles 2 "Maîtres de Cérémonie" ou     "MC" - s'affrontent verbalement)

  • une première partie où  se présentait le groupe local "Entitad Lirical"

  • le concert de "Slave Farm", le groupe français invité.

             Bref, tous les ingrédients étaient réunis pour que le Béotien que je suis fût initié à cet univers bien particulier, très ritualisé et quelque peu clos sur lui-même qu'est le Hip-Hop.

           Et vraiment ce fut une belle fête, sublimée par la présence des 4 jeunes rappeurs français de Poitiers, pleins de talents et de gentillesse qui nous ont accompagnés tout au long de cette journée.   

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Les chanteurs du groupe "Slave Farm" (les 3 à droite sur la photo + le 3ème métis en partant de la gauche) accompagnés des membres du groupe "Entidad Lirical", coordonateurs de la soirée et intervenants comme 1ère partie du groupe "Slave Farm".

8 octobre 2007

La "plaza de Francia"

DSC00467    Le samedi, le dimanche et l'après-midi, quand les enfants ne vont pas à l'école, entre deux averses, nous ne manquons pas de faire un tour au parc, à 5 mn de chez nous. Ce parc baptisé "plaza de Francia", depuis la commémoration du bicentenaire de la Révolution, n'a à première vue rien de folichon : ici, pas de jeux pour enfants (comme nulle part dans les parcs des quartiers aisés de Pereira) mais des espaces verts tapissés de déjections canines ou de bris de verre, des bancs en ciment et des allées bétonnées.

     Néanmoins, les enfants, sachant qu' il y aura forcément des gâteaux secs au goûter, des pigeons à attrapper, des jeunes faisant du skate-board à regarder, des chiens à caresser et même d'autres enfants avec lesquels jouer (comme Eduardo le petit Brésilien ou la pouponne María-Antonia), ne sont pas mécontents d'y faire leur promenade rituelle.

14 octobre 2007

FRANCIA EN COLOMBIA 2007

                                                 Imagen_081Une fois n'est pas coutume, la semaine qui vient de s'achever fut éreintante. La raison ? Cette bonne idée qui est née il y a 3 ans dans la tête de l'ancien Ambassadeur, sur ordre du MAE (Ministère des Affaires Etrangères), de créer un événement à "forte visibilité".  Or, quand on veut de la visibilité dans les services culturels d'une Ambassade on met invariablement en place une "Semaine de quelque chose". En Colombie, comme dans beaucoup d'autres pays j'imagine, ce fut la "Semaine de la France en Colombie". Semaine, qui devant le succès rencontré à Bogota s'est convertie en une semaine de 3 semaines. D'où la nécessité de changer le nom de cet événement qui est donc devenu "FRANCIA EN COLOMBIA" que le lecteur, même dépourvu de connaissance de la langue espagnole, pourra aisément traduire.

       Le problème est que, cette "Semaine" qui, à l'origine, n'était célébrée que dans les 4 plus grandes villes du pays (Bogotá, Medellin, Cali et Baranquilla) avait vocation à s'étendre. Et c'est ce qu'elle fit cette année : puisque dans la programmation furent rajoutées Carthagène sur la côte Caraïbe et ... Pereira dans la "Région du Café". Pour mon "plus grand plaisir" et celui de Jorge-Mario, mon coordinateur culturel à l'AF qui, bien qu'employé à mi-temps, travaille depuis plusieurs mois au montage de cette opération et depuis une semaine jusqu'à minuit ou deux heures du matin pour assurer le bon déroulement de l'événement.  Et que dire de Faber, l'homme à tout faire de l'AF qui, 3 nuits de suite, s'est couché à 5 heures du matin pour repeindre les locaux de notre institution? 

        Quant à moi, que rajouter de plus à cette remarque d'une des profs de l'AF ce matin : "Oulalah, tou a l'airrr fatigué" (oui, tous les profs de l'AF n'ont pas une prononciation parfaite...) ?

        "Francia en Colombia" à Pereira : du 3 au 19 octobre 2007.

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Votre bloggeur en compagnie de jorge-Mario responsable culturel de l'AF devant l'affiche événement du mois d'octobre.

    

22 octobre 2007

ELECTIONS LE 28 OCTOBRE: POLITIQUE ET SAVONNETTE

                                                                  SS852549Le 28 octobre prochain auront lieu les élections en Colombie. Elections qui permettront d'élire le maire, les conseillers municipaux de la ville, mais aussi le gouverneur de la région. Le pays étant découpé, plus ou moins comme en France en régions et municipalités (le département serait l'échelon manquant). Il faut préciser que chaque candidat doit financer lui-même sa campagne électorale. Alors, chacun, selon ses moyens, cherche à être le plus ingénieux possible pour attirer l'électeur. Le moyen le plus répandu est l'affichage sur panneaux publicitaires de grandes dimensions placés à des points stratégiques de la ville. Mais, aussi, l'affichage sur les voitures, les taxis, les portes ou façades des maisons. On trouve également la voiture qui  traverse la ville avec, sur la plate-forme arrière, des haut-parleurs qui entonnent une chanson à la gloire du candidat. Mais ce que j'ai trouvé de plus original la semaine dernière en me baladant dans le centre ville, c'est cette petite savonnette qui m'a été remise par un groupe de soutien au candidat au poste de gouverneur avec, écrit dessus, le slogan suivant : "Manos limpias por Risaralda" que l'on peut traduire par "Mains propres pour Risaralda" (Risaralda = Région dont Pereira est la capitale). Dans un pays où le degré de corruption dans la politique atteint des sommets, ce slogan prend tout son sens en effet. On peut cependant douter qu'un terme prochain soit mis à cette pratique ancestrale bien ancrée dans la culture politique.   

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Un savon pour avoir les mains propres.

Grillo sera-t-il élu parce que les électeurs le savent honnête (le savonnette)  ?

24 octobre 2007

Images de Lire en fête

Vendredi dernier, j'ai fait "sécher" une heure d'école aux enfants pour les emmener à la clôture de la fête de la lecture à l'Alliance Française. Ainsi, ils ont pu regardé fièrement leur papa en animateur, écouté attentivement des extraits du "Petit Prince" par un joyeux groupe d'enfants des quartiers défavorisés ainsi qu'un passage du "horla"et une scène du "Médecin malgré lui" par des élèves du lycée Français.
Ils ont également ouvert de grands yeux admiratifs devant les étudiants de l'Alliance, danseurs de capoeira, chargés d'assurer les intermèdes. Et pour conclure le spectacle, Lila a même chanté, au pied levé et au micro sa chanson préférée "los pollitos" à côté du présentateur et devant toute l'assistance. Le tout s'est achevé gaiement par le coloriage d'une vingtaine de "principitos" et par un goûter dînatoire au milieu des ballons multicolores.

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le public et les petits lecteurs de                  
Saint-Exupéry costumés.

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Pascal présente deux jeunes interprètes de Molière

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Spectaculaire démonstration de capoeira   

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Un papa pas peu fier de sa chanteuse de fille.

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Colorie-moi un petit Prince !

28 octobre 2007

ENFIN MOTORISES !

        SS852603                                                                          Et oui, elle est enfin arrivée, la voiture tant attendue : un an  (à 1 jour près)  après notre arrivée en Colombie (c'était le 29 octobre dernier). Une superbe Renault Logan de mars 2006, dans sa finition la plus huppée s'il-vous plaît, (mais j'y reviendrai plus loin) affichant à peine 17 000 km au compteur, moteur 1,4L MPI (essence) pour les connaisseurs.

   La question que vous vous posez peut-être est : pourquoi avoir attendu 1 an ? Tout simplement parce que nous sommes en Colombie. Et la Colombie n'est pas un pays où l'on voyage par route comme dans d'autres pays. Rappelons que certaines zones sont sous contrôle de la guerilla, d'autres sont réputées pour être la cible de "bandits de grands-chemins"; il est presque interdit (bien que de nombreuses personnes le fassent) de se déplacer de nuit par la route considérée alors comme dangereuse ; il est conseillé de demander l'avis de l'Ambassade - le S.t.i.p - avant chaque déplacement. Enfin, le pays est grand (1,5 fois la France), montagneux et les routes ne permettent pas d'accéder à tous les coins touristiques avec un véhicule classique ; c'est-à-dire qui ne soit pas un 4x4 très coûteux. Bref, comme vous le constatez, l'achat d'un véhicule ne va pas de soi ici.

    D'un autre côté, prendre le taxi tous les jours peut être fatigant... et coûteux surtout quand, comme moi, vous devez coordonner l'activité de 4 Alliances réparties dans un rayon de 70 kilomètres autour de Pereira. Dans ce cas-là, il faut prendre le bus, ce qui, dans un pays comme la Colombie devient vite éreintant. Non que les bus soient complètement hors d'usage ou vétustes (il en existe de très bons); c'est plutôt la consuite des chauffeurs qui donne à réfléchir. Et puis, un transport en commun, suppose aussi un taxi pour rejoindre le terminus des bus, des attentes indéterminées à l'intérieur de celui-ci qui ne part que lorsqu'il est suffisamment rempli; enfin,  que dire de ce moyen de transport lorsque vous êtes chargé !  Et ceci ne concerne que l'aspect professionnel.  Car lorsque vous devez vous déplacer à 4 avec deux enfants en bas âge pour faire un peu de tourisme le week-end cela devient carrément épique et parfois, décourageant. Bref, en pesant le pour et le contre, nous avons finalement décidé d'acheter cette voiture, pratique, économique, française de surcroît et qui, nous l'éspérons, nous permettra de faire d'agréables balades  dans la région en fin de semaine ou lors des nombreux ponts. 

  Les enfants eux, en sont déjà fous et nous avons dû, à la hâte, aller chercher  ce dimanche matin, deux sièges autos afin qu'ils voyagent en toute sécurité.

Voir l'album photo complet.

28 octobre 2007

LOGAN : VOITURE DU PAUVRE ?

                                                     SS852601La Logan, commercialisée en France sous la marque Dacia, filiale de Renault, est bel et bien ici une Renault. Voiture destinée aux pays dits "émergents", elle a été considérée au départ chez nous comme la "voiture du pauvre". Or, pour une "voiture de pauvres", elle offre un équipement plutôt riche, jugez plutôt :

  •    * direction assistée à assistance variable

  •    * 4 vitres électriques

   * rétroviseurs électriques

   * condamnation centralisée des portes et des vitres arrières

   * ouverture à distance

   * ouverture du coffre depuis l'intérieur

   * Auto-radio lecteur de cd

   * climatisation manuelle

   * ordinateur de bord

   * 3 appuis-têtes arrière

   * réglage lombaire du siège conducteur

   * double airbag (conducteur et passager)

   * projecteurs anti-brouillard

   * jantes alus

   * joncs de calandre chromés

   * compteur de vitesse et compte-tour cerclés d'un jonc en alu

    Excusez du peu. Il est vrai que nous avons opté pour  la version la plus haut de gamme (mais avec le moteur le moins puissant)  et que le prix neuf de ce véhicule  avoisine en Colombie les 11 500 euros (nous l'avons, nous, payée moins chère évidemment  avec ses 1 an et demi et ses 17 000 km au compteur). En France, une logan de base vaut  aux alentours de 8 000 €. Mais la Colombie est un des pays où les véhicules sont les plus taxés au monde. Certes, elle ne possède qu'un moteur de 1,4 litres qui fonctionne à l'essence et que je n'ai pas eu le temps de tester. Il sera un peu juste peut-être pour gravir les routes des Andes.

    Il n'en demeure pas moins que cette petite Logan a "tout d'une grande" (avec ses places arrière spacieuses et son vaste coffre de 530 l) et passe ici, (dans un pays où l'on compte une voiture pour 25 habitants) pour une voiture de riche...  Posséder une voiture étant déjà un signe extérieur d'aisance. Alors, posséder en plus une Renault, fût-ce une Logan : la classe !

 

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Une ligne plutôt réussie je trouve. Surtout avec ses jantes alus et ses ailes musclées

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Coffre immense pour un encombrement réduit :

ideal pour les familles avec 2 enfants...

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30 octobre 2007

Ainsi font ...

      Vendredi, j’ai récupéré mes deux petits à la sortie de l’école pour aller voir des marionnettes.
      Jusqu’alors, ils connaissaient seulement l’impertinent Guignol du parc bordelais ou mes propres marionnettes improvisées avec leurs peluches (Tigrou, Babar …) qui les amusaient lors de grands trajets en voiture ou leur faisaient la morale quand ils étaient désobéissants.

     Mais ce vendredi, il s’agissait d’une vraie longue représentation de 45 minutes présentée dans l’ auditorium de la Chambre de Commerce. Le spectacle intitulé « que cuente la música » m'avait semblé convenir pour les bambins ; et, en effet, je crois qu'ils ont l'ont apprécié. Le petit s'est endormi paisiblement et Lila a suivi le rythme de la guitare du comédien musicien chilien, en battant la mesure du pied tout en écoutant attentivement les 3 histoires des "doudous" : l’éléphant vert, le mille- pattes footballeur et la sorcière triste.
      Et le lendemain, contrairement à moi, elle connaissait encore les gestes et la chansonnette virelangue pour rendre le sourire à la sorcière ( « Una bruja tenía una burbuja y se la pinchó con un aguja. « ¡Ay, ay!” dijo la bruja“y ahora ¿quién me dibuja otra burbuja ?”).*

*une sorcière avait une bulle mais elle l’a éclaté avec une aiguille. « aie, aie » dit la sorcière et maintenant qui me dessine une autre bulle ?

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Lila et Maxence, marionnettistes en herbe

30 octobre 2007

Travaux manuels à la médiathèque

      Le samedi matin, j'emmène les enfants à la médiathèque de la Banque de la République. Maxence et Lila adorent y  aller.
      C’est  tout un rituel. On se dirige d’abord vers le monsieur très gentil, responsable du prêt pour remettre les six documents empruntés la semaine précédente. Les enfants lui enseignent hebdomadairement un nouveau mot de français et Maxence, d’un naturel pourtant farouche, lui tend spontanément la main pour le saluer. Ensuite, le gardien en uniforme nous donne un jeton que Maxence ou Lila insère dans le casier pour garder le sac à main. L’un des deux met alors la grande clé autour du cou qui traîne jusqu’aux pieds. Puis, Lila joue l’indépendante et grimpe rapidement les escaliers pour rejoindre la salle des enfants alors que Maxence et moi la suivons de loin et la perdons de vue.
      La salle est vaste, toute neuve, les ouvrages nombreux et les poufs confortables. Maxence cherche exclusivement des livres de « tracteurs » qu’il préférera regarder et remettre sur les étagères tout seul (malgré l’avis indiquant de laisser les documents sur les tables). Lila, elle, sortira une bonne pile de livres qu’elle me demandera de lire jusqu’à épuisement (le mien évidemment !) ou jusqu’à extinction de ma voix. Il faut dire que la traduction simultanée (je lui fais la lecture en français alors que tous les livres sont en espagnol) n’est pas toujours de tout repos. Puis, nous retournons à la maison en emportant des traductions de l’école des loisirs ainsi que des comptines.

      Samedi dernier, nous n’avons pas failli au rituel sauf qu’au moment de partir, une dame nous a invités avec une pointe d’insistance dans la voix, à rester pour l’atelier d’arts plastiques. Lila, toujours partante, ne s’est alors pas fait prier plus longuement et Maxence, mis en confiance, a suivi. C’était en fait la première fois que cette femme, professeur d’arts plastiques, quelque peu stressée mais fort sympathique, organisait une activité pour les enfants. Cinq marmots ont participé à l’atelier dont le but était la production d’un « cache interrupteur » en pâte à modeler ( !).

Et voilà ce qu’ont créé Maxence et Lila :

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5 novembre 2007

CAP SUR MANIZALES : PARKING, GARGOTTE, TAXI ET CONDOR BOLIVAR

               SS852632                                       Désormais heureux possesseurs d'une Logan Renault et disposant d'un week-end prolongé (lundi férié), nous en avons profité pour sortir un peu sans avoir à recourir, pour la première fois depuis notre arrivée en Colombie,  à l'avion, au bus, au taxi ou à la voiture d'amis. Notre choix s'est porté sur Manizales, bien que nous connaissions déjà vaguement cette ville. Ceci, plus par sécurité que par un profond désir. Il faut dire que prendre la route en Colombie pour rejoindre des endroits touristiques mais un peu reculés relève parfois du challenge. En effet, il ne faut pas compter sur les panneaux indicateurs qui indiquent en général le lieu que l'on cherche une fois que l'on y est. Quant aux cartes routières ou aux guides des routes vraiment détaillés fiables et actualisés, je pense qu'il va vraiment falloir chercher un peu encore... Mais je me trompe peut-être.  Toujours est-il que nous n'avions pas de guide, ni de carte routière avant de partir. Donc, sécurité avant tout. D'autant que nous voulions faire l'aller-retour dans la journée, les routes de montagne de nuit étant réputées peu sûres.

          Manizales est la capitale du département de Caldas, qui, jusqu'en 1966 englobait les autres départements de Risaralda  (capitale Pereira) et Quindío (capitale Armenia), lesquels forment aujourd'hui la Région du Café. Manizales, naguère ville  dynamique (centre du commerce du café) s'est largement fait damner le pion par Pereira. Elle ne compte d'ailleurs plus que 368 000 habitants contre 428 000 pour Pereira. Surnommée "Ciudad de las puertas abiertas" ("la Ville des portes ouvertes"), elle n'en traîne pas moins une réputation de ville aux mains de la bonne société traditionnelle un peu repliée et refermée sur elle-même, quand Pereira apparaît comme une ville chaleureuse, exubérante voire un peu "flambeuse". Elle est aussi considérée comme la ville universitaire et culturelle (Festivals de Jazz et de théâtre internationaux entre autres) de la Région du Café ; Pereira étant la ville commerciale et Arménia plutôt tournée vers l'écotourisme.  Voilà pour la petite présentation qu'en font en général les guides.

         SS852716                                                           Je repars de cette ville, pour ma part, toujours en emportant une image de grisaille et de froideur qui est liée certainement à l'altitude ( 2 200 mètres environ contre 1 400 pour Pereira). La ville est d'ailleurs étrange : elle est construite sur l'épine dorsale de la montagne et depuis l'avenue principale qui la parcourt on peut apercevoir la ville dont les quartiers s'étendent en contre-bas sur d'autres arrêtes montagneuses, ce qui crée toujours en moi une sensation de vertige et de précarité voire de danger imminent. La ville fut d'ailleurs détruite à plusieurs reprises (1925 et 1926) par des incendies, et l'explosion d'un volcan tout proche (le Nevado del ruiz)  en 1985 causa la mort de 20 000 personnes habitant un village avoisinant.

     Ce dimanche de début de novembre n'a pas fait exception à la règle. Il ressemblait presque à un dimanche de novembre en France. Nous sommes arrivés sous la grisaille et avons pu observer les sommets environants cachés sous d'épais nuages et bancs de brouillard. Ne sachant pas trop où aller (sans plan détaillé de la ville), nous avons enfilé l'avenue principale du centre qui la traverse d'est en ouest et nous sommes garés dans un "parqueadero" ("parking") payant comme il en existe partout (le stationnement libre en centre ville n'étant pas autorisé);  parkings souvent grands comme des boîtes à chaussure où il faut donc garer sa voiture au chausse-pied et au prix de mille manoeuvres périlleuses sous l'oeil généralement torve et cupide du propriétaire qui cherche toujours à entasser un maximum de véhicules pour rentabiliser son affaire. En descendant (ou en nous extrayant, plus exactement à la manière d'hommes chewing-gum,) de la voiture, le froid nous a mordus et il a fallu mettre des lainages aux enfants.  Géraldine avait, quant à elle, la tête lourde et semblait même sur le point de s'évanouir à cause, certainement, de la différence d'altitude et du médicament supposé en réduire les effets. Il n'était que 10 heures mais, les enfants et nous mêmes, levés depuis 5h30 du matin, ayant déjà faim, nous avons fait une halte dans un de ces petits lieux où l'on sert à manger et à boire, baptisés outrageusement "restaurantes". Retaurants qui sont en fait, ce que nous nommerions chez nous  des "bouis-bouis" ou des gargottes  ouverts sur la rue, balayés par des courants d'air permanents, et aménagés avec des tables en formica et des chaises en plastique orange très "seventies" où l'on trouve toujours la même carte : Pan de Bono, Pan de Queso, Pan de Yuca, Buñelos, Empanadas, qui sont une institution culinaire - surtout à l'heure du casse-croûte de 9 heures - pour les Colombiens qui se sentiraient certainement mutilés si on les privait durablement de ces denrées. Pour boire, vous aurez le choix entre le "tinto" (mauvais café noir) oscuro ou clarito et le pintadito (le café au lait) plus un assortiment de jus de fruits naturels (ceux-ci plutôt bons en général). Mais attention à ne pas demander quelque chose de trop compliqué, genre thé (peu dans les moeurs) ou aromatica (tisane) ou agua panela (eau au sucre de canne), car vous risquez de l'attendre longtemps. Géraldine. légèrement enrhumée donc désireuse d'une boisson adoucisante, en a fait l'expérience. Ne l'ayant pas demandée au début, nous avons dû attendre près d'une demi-heure que son eau lui soit servie. Nous aurions dû nous méfier. Le patron, qui avait un faux air de Gerhard Schröder, devant la demande, avait semblé hésiter un court instant avant de nous dire le traditionnel : "tranquilo, si está bién"... C'est là en général, qu'il faut se méfier. Pourtant, nous avons été de bonne composition : pour faire durer un peu,  nous avons recommandé des gâteaux, nous sommes tous passés aux toilettes et nous avons... attendu. Quand au bout d'un moment encore, nous en avons eu assez et que nous avons dit au patron que nous ne voulions plus de cette eau chaude au sucre de canne, c'est là que la serveuse nous l'a miraculeusement apportée. Géraldine étant aux toilettes avec les enfants (encore une fois), je me suis étonné de ce délai et lui ai demandé si l'eau venait de l'autre bout de la ville, ou d'une source naturelle coulant des volcans, sans savoir que cela aurait été sûrement plus rapide car, "non" me dit la jeune femme : "il fallait faire bouillir l'eau". En effet, comme chacun le sait, il faut 20 minutes pour que les bactéries meurent à partir du moment où l'eau bout. Et ils ne nous avaient pas dit qu'ils n'avaient pas d'eau déjà bouillie. Ce qui expliquait, du coup, l'air inquiet du patron qui finalement a préféré ne pas nous parler des délais d'attente pour récupérer une conso de plus. 

     Bref, Géraldine a bu son agua panela; je suis allé payer sous la pression d'un des nombreux mendiants et miséreux qui font le pied de grue devant ce genre d'endroits et hèlent le client au moment où il passe à la caisse pour lui demander de rajouter un pan de bono ou un empanada sur la note. Ceci avec l'assentiment du patron qui voit finalement d'un bon oeil, pour ses affaires, que le client, qui sort de l'église  encore sous le coup du sermon et gorgé de culpabilité chrétienne,  nourrisse, à l'occasion, un de ces pauvres hères.

     Après cette "étape gourmande", la visite touristique et culturelle de la ville fut finalement assez anecdotique, car que cherche-t-on quand on accepte de vivre à l'étranger si ce n'est ces petits événements quotidiens qui sont l'expression "d'habitus culturels" et de structurations mentales propre au lieu ? Habitus qui, par delà l'apparente normalité et l'apparente familiarité avec notre propre culture, révèlent d'irréductibles singularités.

       SS852630                                            C'est donc le ventre plein, mais sans ostentation,  que nous avons rejoint au milieu de tous ces ventres vides la place Bolivar afin d'admirer l'expressive et grandiloquente statue de l'incontournable "Libertador" Simon Bolivar, représenté ici sous forme d'un condor humain qui déploie ses ailes au-dessus de Manizales pour mieux la protéger.  Devant cette statue, aussi en bronze et retenu au piédestal par trois fixations apparentes, se trouve un masque à l'effigie de Francisco de Paula Santander, le bras droit de Bolivar. La sculpture est due à l'incontournable (et controversé) Rodrigo Arenas Betancourt également auteur du célèbre "Bolivar nu" de la place... Bolivar de Pereira ! (Vous l'aurez remarqué, le peuple colombien  - et sud américains en général -  est très reconnaissant à Bolivar de l'avoir libéré du joug espagnol). 

        Ce Condor Bolivar se trouve juste devant la cathédrale de Manizales, autre symbole de la ville. qui fut déclaré monument historique national en  1981. De style "gothique", la tour principale mesure plus de 100 mètres de haut. Il est à préciser que détruite plusieurs fois suite à divers tremblements de terre, cette église fut finalement reconstruite en béton armé et qu'elle se signale par son marbre italien, ses vitraux et le baldaquin de 12 mètres au-dessus du maître-autel, construit par la firme New-Yorkaise Rambush, pour les connaisseurs. SS852644

   SS852655                                               J'ai pour ma part préféré l'église Inmaculada Concepciön, située devant le petit Parc de Caldas, nettement moins grandiloquente et qui se détachait, toute blanche sur un fond de ciel gris menaçant du plus bel effet.

Puis, nous avons repris le chemin du parking où nous avons demandé à l'administrateur du lieu de nous indiquer la route de parcs naturels où nous pourrions emmener les enfants. Notamment un, qui semblait se trouver dans le centre ville, selon le guide acheté à un péage routier en venant. Devant la complexité des informations  et notre air navré sans doute, l'administrateur du parking a bondi dans la rue pour arrêter un taxi que nous avons suivi avec notre propre voiture jusqu'à l'entrée du parc. Car c'est ainsi que les taxis, souvent servent de guide aux automobilistes  un peu désorientés (c'est-à-dire, la plupart) en arrivant dans une ville qu'ils ne connaissent pas.

     On peut ainsi dire donc qu'en Colombie, même en roulant dans votre propre voiture, vous empruntez le taxi !!

     C'est ainsi aussi que nous avons mis le cap, deuxième partie du voyage, vers "l'Ecoparc Los Yarumos"...

4 novembre 2007

CAP SUR MANIZALES II : L'ECOPARC "LOS YARUMOS"

      SS852657                                                            Situé à la sortie de la ville, l'écoparc "Los Yarumos" est une des visites  qu'il est possible de faire lorsque l'on va à Manizales. En tout cas, c'est une visite qui s'impose lorsque l'on a des enfants en bas âge. C'est donc durant l'après-midi que nous nous y sommes rendus, guidé par un chauffeur de taxi que nous avons suivi avec notre propre voiture (voir billet précédent).

        L'entrée du parc coûte 2 000 pesos par personne, et les enfants de moins de 6 ans ne paient que 200 pesos. Mais il est possible de payer beaucoup plus cher si l'on souhaite prendre un "passeport" pour participer aux différentes activités proposées. L'écoparc, "Los Yarumos" fait en effet partie de cette génération de parcs de la région du café qui mêlent sensibilisation à l'écologie et activités de loisirs. Une de celle qui font fureur étant "le Canopy" qui consiste à se laisser glisser arnaché à un câble d'un point à un autre de la forêt en survolant la cime des arbres  placés en contre bas. Mais, ce parc proposaSS852668it aussi un mur d'escalade, des toboggans géants pour les enfants et une patinoire (!). De notre côté (âge des enfants oblige), nous  nous sommes contentés du "sentier écologique" qui traverse la "jungle humide tropicale" puisqu'il s'agissait bien de cela. La balade est bien agréable même si, les indications étant assez parcimonieuses, on a du mal à reconnaître la végétation qui nous environne. Il faut signaler également que la randonnée n'est pas si facile que cela, pour de très jeunes enfants,  eu égard à la première partie du trajet qui monte de manière assez raide.  Si Lila a réussi à faire tout le parcours sans (pratiquement) se plaindre, les petites pattes de Maxence ont lâché à la moitié du parcours  et c'est dans les bras de maman puis ceux de papa (au prix d'une grosse colère) qu'il a fini la promenade. Du coup, c'est moi (papa) qui avait les jambes flageolantes à l'arrivée après la descente effectuée avec les 12 kilos supplémentaires de Mazence.

     La balade fut tout de même agréable. Le contact avec cette nature partiellement domestiquée fut aussi salutaire tant il est vrai que les villes sud américaines sont en général peu agréables avec leur urbanisation sauvage, leur niveau élSS852671evé de pollution, leurs encombrements et les agressions sonores qu'elles imposent au promeneur qui, du coup, ne peut pratiquement jamais se mettre dans la condition du flâneur.  Les enfants, pour leur part, ont été intrigués par le spectacle des visiteurs s'élançant d'un point à un autre au-dessus de la jungle et émerveillés devant le spectacle de ce grand papillon bleu, surgi du sous-bois, et battant des ailes à quelques mètres d'eux. La petite étape sur l'aire de jeu, les a également comblés, ainsi que la visite de l'enclos des pigeons voyageurs à l'envol desquels ils ont pu assister. Enfin, ils ont apprécié la seconde pause gastronomique de la journée, dans un des "restaurants" de l'écoparc où ils ont pu goûter une des spécialités de la région : la "Bandeja Paîsa" et tremper leur lèvres dans un délicieux "jugo de mora en agua" ("jus de mûre / framboise à l'eau").  Bref, une bonne journée pour tout le monde.

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Plat typique, la Bandeja Paísa se compose d'oeuf, de riz, de viande hâchée, de lard, de saucisse, de banane plantin et d'une soupe de haricots rouges. 

12 novembre 2007

CAP SUR ARMENIA I : EL PARQUE DE LA VIDA

SS852732      Depuis que nous avons acheté la Logan, nous avons découvert une nouvelle liberté. Finis les mini-bus roulant à tombeau ouvert, les taxis très onéreux dès que l'on franchit les limites de la ville. Désormais, nous voyageons à notre rythme, tous confortablement installés et pouvons, à notre gré, nous arrêter pour admirer un point de vue, prendre une photo, casser la croûte dans une "fonda" ou encore nous détourner de notre chemin si le coeur nous en dit. Bref, une autre vision du voyage en Colombie même si celle-ci n'est plus celle du Colombien "de base".

      En ce dimanche de week-end à rallonge (c'est le deuxième week-end de suite avec un lundi férié), nous avons décidé de mettre le cap sur Arménia, 3ème ville importante de la Région du Café et capitale du département du Quindïo.  Située à une quarantaine de kilomètres au sud de Pereira, on y accède par une très belle route à 4 voies qui traverse de magnifiques paysages.  Autre attraction locale, le péage toute en "Guadua", ou bambou local, très résistant, utilisé, en autres, comme matériau de construction. (voir photo qui ouvre ce billet). C'est très beau; peut-être pour faire oublier que le tarif à acquitter pour emprunter les 10 kilomètres qui séparent le péage de la ville est le plus cher du pays ( 8000 pesos). 

Ce préambule étant fait, il faut préciser que l'objectif n'était pas vraiment Arménia que je connaissais un peu pour des raisons professionnelles, mais le jardin botanique du Quindío et surtout le "papillonarium" (?) de Calarca, petite commune située à moins de 10 kilomètres au sud d'Arménia.  Il était prévu, néanmoins.  de faire une halte dans la capitale du Quindïo parce que Géraldine, elle, n'y était jamais allée et parce que nous voulions à tout prix montrer à Lila la place Bolivár avec l'incontournable statut de Simón Bolivár, dont elle nous rebat les oreilles depuis 3 jours (il faudra vous expliquer pourquoi dans un prochain billet). La halte à Arménia se justifiait également à cause d'un parc mentionné dans le guide acheté la semaine dernière lors de notre visite à Yaroumos : "El Parque de la vida".    

       Ce parc fut d'ailleurs notre première et, pour ainsi dire, seule étape à Armenia. En le quittant, nous n'avons finalement fait que passer devant La plaza Bolivár (tant pis pour Lila et  ses partiels d'histoire de fins de semestre !!) et La Plazoleta de la Quindianidad où se trouve l'Eglise Saint François d'Assise. Situés dans des quartiers populaires et populeux où il est difficile de trouver à se garer en voiture mais aussi de circuler à pied avec deux jeunes enfants, ces sites touristiques locaux n'ont pas fait l'objet d'une visite. A l'inverse, le Parque de la Vida,   situé dans un quartier plutôt résidentiel (Av. Bolivár, calle 6N pour ceux que ça intéresse), dispose d'un parking gratuit et le coût de l'entrée, 1 000 pesos par personne, est vraiment symbolique. Les enfants eux s'y sont plu tout de suite à cause des jeux (moyennement bien entretenus comme il se doit) et, plus tard, à cause des canards en liberté et autres osieaux exotiques aux couleurs chatoyantes que l'on peut rencontrer au détour des sentiers.  Le parc n'a rien d'extraordinaire mais il fait vraiment bon s'y promener : c'est vert, c'est frais, c'est calme; les cascades qui  coulent dans le lac en contre bas et les  ponts qui l'enjambent sont, comme le dit le guide, "une invitation au repos, à la contemplation et à la réflexion".

Tout un programme...   

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               Les jeux ....                                                                        et les canards ...

... 2 bonnes raisons, pour les enfants d'aimer ce "Parque de la Vida"...

Voir l'album photos correspondant.

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