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Chroniques colombiennes
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23 septembre 2007

GATRONOMIE COLOMBIENNE

Imagen_002    Tu te demandes certainement, fidèle lecteur, ce que contient le petit sachet dont la photo apparaît en ouverture de ce billet. Des cacahuètes grillées ? Non. Pas du tout. Ça y ressemble pourtant. En réalité tu as devant les yeux une de ces spécialités exotiques que l'on ne goûte qu'une fois dans sa vie et dans le contexte bien particulier du pays oú l'on se trouve. Un peu comme le "cuy" (prononcez "couille") péruvien - mets favori du paysan Andin, au teint cuivré et court sur pattes - qui n'est autre qu'un cochon d'Inde que l'on vous sert en général coupé en deux avec la moitié de la tête aux yeux exhorbités que l'on a pris soin de ne pas enlever et avec les petites pattes griffues que l'on a également pris soin de conserver.

      Cette fois-ci, il s'agit tout simplement... de fourmis ! Oui, tu lis bien : des fourmis. Une spécialité du département du Santander qui se trouve dans le nord du pays, dont raffolent pas mal de Colombiens et qui m'a été rapportée par le professeur Emile (voir post intitulé : "Un week-end à Holguin") lequel, bien inspiré, vient de passer quelques vacances par là-bas. Attention cependant: il ne s'agit pas de n'importe quelles fourmis. Il s'agit de fourmis d'élevage, très scrupuleusement soignées et engraissées en vue d'être consommées. Ce sont de très grosses fourmis pourvues d'ailes à l'origine dont on ne conserve au bout du compte que la partie postérieure bien renflée , d'oú le nom que l'on donne à ces bestioles de "hormigas culonas" ce qui pourrait se traduire de manière triviale par "fourmis à gros cul" ou de manière plus poétique et littéraire par "fourmis callipyges". En réalité, on ne mange pas les fesses mais l'abdomen de la fourmi (même si je ne sais pas si les deux ne se confondent pas un peu. Beurk!).

      J'ignore, cher lecteur, si vu de France, d'Europe ou d'un autre coin du monde d'oú tu nous lis, manger ce type d'insecte te tente mais, moi, je me suis permis de goûter, beaucoup par curiosité, un peu par nécessité (il faut bien que j'alimente ce blog) et un peu sous la pression de Lila  aussi. Lila qui, depuis le matin, moment oú elle a découvert ce sachet, n'a eu de cesse de vouloir l'ouvrir. Or, manger des fourmis à 8h00 du mat, j'avoue que cela ne me tentait guère. Mais Lila, elle, a trimbalé toute la matinée ce petit sachet en ville où nous avions quelques affaires à faire. Ainsi, pendant que nous étions à l'agence deImagen_036 voyage pour préparer nos vacances de Noël, Lila assise au comptoir d'à côté, sortait fièrement devant l'employée médusée  son sachet de fourmis. Puis, ces dermières sont allées  faire un tour du côté de la très selecte Bibliothèque "del Banco de la República", avant de revenir à leur point de départ, c'est-à-dire à la maison.  Maison où je ne suis rentré que vers 14h30, travail oblige, et où j'ai été accueilli au son d'un :"papa ! on mange les fourmis !" lancé par Lila et repris  par Maxence , ce qui donnait à peu près cela : "papayi ! oomm an gé ou mi !" J'ai donc dû m'exécuter. Oui, je vois bien lecteur que tu te demandes quand je vais en arriver au fait, à savoir : ça a goût de quoi ? A dire vrai, et au risque de te décevoir, je pense que "ça" n'a pas vraiment de goût. Ce que l'on retient d'abord c'est la consistance. Le croquant. Le goût réel, lui, est dissimulé sous celui du sel dans lequel semble avoir été longtemps immergée la bestiole. Peut-être sans ce sel, distinguerait-on une légère amertume... Mais c'est bien difficile à dire. J'avoue d'ailleurs que je n'ai pas totalement pris le temps de savourer car, quoi que l'on en dise, manger des "culs de fourmis", c'est psychologiquement difficile, voire un peu répugnant. Et on est déjà content quand on se rend compte que le truc en question croque seulement sous la dent, que c'est bien sec, qu'aucun liquide visqueux ou suspect ne s'en échappe et que le goût dominant reste celui du sel. On se dit pour se rassurer que c'est un peu comme une petite cacahuète que l'on avalerait sur le bord d'un zinc dans un troquet bien de chez nous au moment de l'apéritif.

     En tout cas, Lila et Maxence ont fait un festin de ces insectes et ont eu l'air d'apprécier.

     Géraldine, elle, s'est sagement abstenue.

     Moi, c'est bizarre mais, en écrivant ce billet, j'ai comme un petit arrière-goût dans la bouche dont je n'arrive pas à me défaire.Imagen_038

 

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