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Chroniques colombiennes

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Chroniques colombiennes
27 janvier 2008

Carla Bruni Vs Raskolnikhov

    SS854320    Petite balade en ce samedi après-midi avec les enfants dans notre quartier : le "barrio Los Alamos". Le Campus de l'Université Technologique, qui se trouve juste derrière chez nous, offre un agréable espace de promenade avec son pont qui enjambe une petite rivière et un trou de végétation luxuriante. Les enfants se plaisent à l'emprunter en tout cas. On y accède par un petit portail ouvert et mal surveillé par des gardiens débraillés, peu dissuasifs, souvent en train de "taper la causette" entre eux ou d'écouter de la "musique tropicale" à tue-tête à la manière des ouvriers du BTP.   Le week-end on peut y croiser quelques rares étudiants hagards mal rasés et fringués comme des étudiants des " Beauz' ". On peut aussi jeter un coup d'oeil sur les salles de classe vétustes aux portes toujours grandes ouvertes battant aux quatre vents,  sur les pupitres en bois délabrés qui les meublent, sur les affiches négligemment collées sur les murs, sur les petites annonces qui proposent des chambres à louer pour de jeunes étudiants célibataires, sur des tracts aux accents  révolutionnaires. On longe aussi des terrains de basket ou de hand-ball dont la surface bitumée, inexorablement rongée par les mauvaises herbes, explose ou se lézarde en de multiples endroits. La cafeteria en plein air, désertée elle aussi,  découvre ses tables et ses chaises "seventies" en plastique beige ou orange, d'une propreté douteuse.  Les "carpas", tentes publicitaires à la toile rouge délavée, complètent le tableau. On est sur le Campus d'une université publique, qui n'est pas sans rappeler celui de nombre d'Universités françaises. Que cela est étrange. Et comme cela tranche avec les universités privées qui se trouvent à Pereira ou dans le reste de la Colombie ou, plus généralement, en Amérique Latine ! 

    Dans les Universités privées, rien à voir. On n'entre qu'en montrant patte blanche : on s'adresse d'abord à un gardien, puis à la réception où on laisse sa carte d'identité avant d'entrer, on est même parfois pris en photo à l'aide d'une webcam, comme à l'aéroport,  on doit franchir un tourniquet, comme dans le métro.  On traverse un hall au carrelage parfaitement "clean", on emprunte des couloirs "nickels" qui longent des salles vitrées laissant voir des rangées d'ordinateurs derniers modèles. Quand c'est une Université située un peu à l'extérieur de la ville, on se retrouve sur un Campus paysagé où la nature est parfaitement dominée : le gazon parfaitement tondu et gras et d'un vert tendre alterne avec des massifs de fleurs tropicales colorées (fushias et jaunes souvent)  et parfumées; les arbres, par dessus les toits, lentement,  bercent leur palme. On accède à des bibliothèques "high tech" en passant sous de vastes portiques et en  empruntant de vastes couloirs lumineux et aérés.  Les affiches, la plupart du temps d'ordre académique, parfois culturel, sont soigneusement placées sous vitres. Et surtout les étudiants y sont si différents.  Ou les étudiantes plutôt. Soigneusement maquillées, savamment coiffées, souvent siliconnées, portant talons hauts et "petits hauts" pigeonnants, elles arborent  des regards fiers, des mines insolentes ou des pauses décontractées; elles fument élégamment des cigarettes américaines en jetant des regards circulaires, dans des cafeterias à tables et chaises en acier "nickelles" car faciles à nettoyer.  Elles se déplacent en bande, discutent entre elles en souriant ou riant aux éclats, elles semblent être d'éternelles vacancières en partance pour une croisière ou une séance de shopping. Comme cela tranche avec la faune estudiantile de l'Université publique, qui parcourt les travées sombres des "blocs" de la Fac d'un pas rapide et le regard ombrageux, vêtue de vieux jeans et de t-shirts sombres, de pesantes besaces en toile de jute. Deux mondes. Celui du privé :  séduisant, scintillant, éblouissant même ; celui du public : abandonné, vétuste, oublié.  C'est Carla Bruni qui croise Razkolnikov. 

  C'est ce à quoi je pensais silencieusement pendant notre balade sur le Campus, samedi 25 janvier 2008 aux alentours de 16 heures. Maxence et Lila, insoucieux de ce monde à deux vitesses qui est une réalité depuis longtemps en Colombie et se profile chez nous, s'en balançaient pas mal.

   Et ils avaient sans doute raison.

   Ils sont du bon côté de la barrière. Pour l'instant...

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22 janvier 2008

Un jour, mon prince viendra…

imagesDepuis que nous avons acheté un lecteur DVD, Lila vit avec « Cendrillon », héroïne bien plus intéressante que la Belle au bois dormant ou Blanche Neige qui pioncent et qui ne rencontrent même pas leur prince charmant sur un air de valse. De toutes les scènes, c’est celle du bal qui émerveille le plus Lila.
Après l’école, à 18 heures, elle regarde sa scène favorite puis revêt sa robe blanche qui tourne et se regarde danser devant le grand miroir  du bureau. Avant de se coucher, c’est encore le livre de « Cenicienta » qu’elle réclame. Elle aimerait bien avoir également « son roi » à ses côtés avant de s’endormir mais malheureusement, son papa rentre trop tard pour l’embrasser…

19 janvier 2008

Les étrangers

Maxence et Lila se déplacent exclusivement avec leurs parents et non pas avec leur « niñera ». Ils sont souvent surprotégés (par la ceinture des sièges autos dans la voiture, par les brassards à la piscine…). Ils ne savent pas parfaitement compter sur leurs doigts depuis leur plus jeune âge et n’ont pas la permission de regarder la télévision souvent. Ils ne connaissent pas (pas encore ?) le dernier étage des centres commerciaux où se trouve l’infernal parc d’attractions pour enfants. Le petit dernier emmène parfois un nounours doudou, (rose, car piqué à sa sœur) à l’école où sévissent déjà les petits machos au pistolet et, promène, en passionné obsessionnel des véhicules “Martine en avion” dans le stade de l’Université, dans une ville où je n’ai jamais vu aucun Colombien _tout au moins dans un lieu public_ un livre à la main ou sous les yeux.

Oui, ce sont  bel et bien de drôles de petits « gringos ».

16 janvier 2008

Rentrée et nouveautés

C’est la rentrée pour les enfants … (enfin pour certains d’entre eux, les établissements ayant une assez grande liberté pour définir la date exacte de reprise de l’école après les grandes vacances de Noël) ; on a entendu des 3 crèches situées tout près de la maison, les pleurs déchirants des nouveaux.

SS854232Après une pause de six semaines (2 semaines de « vacances récréatives, 1 semaine au Panama et 3 autres à la maison qui commençaient à être longues), Lila et Maxence ont revêtu leur uniforme presque trop petit (et sans couche dessous maintenant pour Maxence, le grand garçon) et repris gaiement leur petite valise à roulettes avec leurs fournitures extra scolaires du semestre, à l’intérieur : papier toilette, brosse à dents, dentifrice).
Cette année, le frère et la sœur seront séparés : les professeurs ayant jugé que Maxence devait développer son auto estime et s’émanciper de sa « jumelle » (d’accord, moi, je veux bien). Lila rentre donc en section « jardin » et Maxence en section « pre jardin ».

Bonne rentrée, mes petits. Moi, ce sera mon tour, demain

14 janvier 2008

Salento : mirador, artisanat, truite et patacón

Salento est un charmant petit village  artisanal, touristique et bien entretenu situé à 2300 mètres d’altitude et à une trentaine de minutes de Pereira.

Nous avons commencé la visite de bon matin (avant l'arrivée des touristes, nombreux le dimanche), par l'ascencion des nombreuses marches jusqu'au mirador et ses magnifiques paysages (Lila a bien grimpé, Maxence a préféré les bras de maman).

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En haut

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Panoramas

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En bas, la principale rue commerçante et artisanale bordée de jolis magasins (vente d'objets en bois, bijoux, cuir, hamacs, friandises au café...)

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Sur la place, Bolívar au milieu des palmiers

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Truite et patacón (galette frite de banane plantain verte écrasée) au menu, dans un sympathique restaurant rustique

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Derniers sauts pour Lila, avant de reprendre le chemin du retour

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13 janvier 2008

Bon anniversaire mamie Annette !

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Bon anniversaire Maman. Nous pensons tous bien fort à toi malgré la distance en ce 13 Janvier.

Ça commence à faire un sacré  petit paquet de bougies mais nous sommes sûrs que tu n'as pas fini d'en souffler.

Pascal, Géraldine, Lila et Maxence t'embrassons très fort.

12 janvier 2008

Marie pleine de grâce.

maria_full_of_grace_011    Ceux d'entre vous qui voudraient être sensibilisés à un problème de société colombien pourront regarder avec profit et intérêt le film américano colombien, de Joshua Marston : Maria full of grace , traduit en français par Marie pleine de Grâce et en espagnol par Maria eres llena de gracia.  Film stupéfiant (si j'ose dire) qui aborde le thème des "mulas" ou "mules", c'est-à-dire les Colombiens qui ingèrent des sachets de drogue (jusqu'à 70 !) afin de les faire passer aux Etats-Unis pour le compte de trafiquants. Le film est extrêmement réaliste, très bien documenté et très dur aussi.  Mais il rend bien compte de la vie en Colombie. Presque une enquête sociologique.

   En plus, les jeunes acteurs sont formidables (notamment l'héroïne - toujours sans jeu de mots - Catalina Sandina Moreno), et John Alex Toro, qui incarne le rabatteur, est natif de Pereira.

11 janvier 2008

Comme des images

Les enfants sont étonnamment sages parfois. Les nôtres aussi. Ainsi, je sais d'avance qu'ils seront particulièrement tranquilles, coopérants, obéissants dans les situations suivantes :

  • lors des visites chez la pédiatre (que l’on appelle Angela et que l’on tutoie à la manière colombienne) pour les petites maladies. Ils ouvrent la bouche, respirent, toussent … tout comme il faut, avec une telle docilité que les ausculter est un jeu d’enfant pour la doctoresse, toujours épatée de l’attitude exemplaire de nos rejetons,
  • lors de mes consultations (de 20 minutes) chez Laura, la dentiste (Lila, petite curieuse, avait tellement insisté pour connaître ce mystérieux cabinet où je me rendais tous les mois, que je l’ai emmenée, avec son frère, pendant les vacances). Ils ne sont même pas restés dans la salle d’attente devant un tentant dessin animé et ont préféré observer, à distance raisonnable, adossés au mur, sans bouger et intéressés, leur maman, qui aurait été bien en mal de les réprimander si cela avait été nécessaire…
  • lors du passage chez la coiffeuse. Maxence, (Lila dont les cheveux bouclés ne paraissent pas pousser, n'y va jamais) enveloppé dans une étrange blouse noire géante qui ne laisse pas dépasser ses menottes, installé sur une pile de serviettes pour être à hauteur de ciseaux, est incroyablement stoïque face aux miroirs et aux compliments des clientes et de la coiffeuse, qui cherchent  à le déstabiliser,
  • lors des réunions parents / professeurs, un samedi par mois. Sous le préau de l’école, vissé sur sa chaise de jardin en plastique, à mes côtés, Maxence écoute, soixante minutes durant, consciencieusement, le discours de la directrice vantant les mérites de son institution,
  • à l’aéroport, le petit garçon passe littéralement des heures, le nez collé aux vitres de la salle d'embarquement. Il est si concentré quand il observe et commente les décollages et les atterrissages qu’il en oublie de réclamer sa drogue blanche en biberon.

Comme des images, je vous dis.

8 janvier 2008

Un dimanche à la campagne

Dans notre petit guide bible de la région du café que l’on consulte avant notre sortie dominicale, nous avions choisi, pour ce dimanche, la destination « el encanto », éco-hôtel situé à 25 km de Pereira.

Dans cette finca, nous avons trouvé de quoi satisfaire toute la famille : de l’espace, une piscine, des balançoires, un toboggan, une rivière, un restaurant viande et poissons qui sert aussi toute une variété de jus de fruits naturels (fruits de la passion, mangue, goyave, mûre…). Le tout dans un très joli cadre silencieux, tranquille, montagneux, tout près des plantations de café et de bananiers, que viennent à peine troubler le hennissement des chevaux et le bec du pic-vert sur le palmier sans tête (enfin soyons exacts : silencieux.... jusqu’à la mise en marche des décibels de Radio Tropicana à 10 h et tranquille ... jusqu’à l’arrivée, à 15 h,  des ventripotents remplis de bières et de leur femme et marmaille friandes de chips et de glaces !).

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chambre avec hamac

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Bientôt, sur le chemin du retour, ce seront les vaches haut perchées, grises, marron ou noires, à bosse ou non, aux oreilles pendantes ou non, qui retiendront l'attention des enfants

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Plus tard, à la piscine, Lila ne quittera pas d'un brassard une grande fille de sept ans

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des tentes spacieuses

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Lila et Maxence ont eu l'air d'apprécier l'intérieur de ces "cabanes"... Alors, pourquoi pas un plan camping lors d'un grand week-end ?

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Jolie feuille d'"heliconario"

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Pascal se serait-il mis à la pêche à la ligne ?...Non, il s'agit d'un effet d'optique. Il se contentera de faire des ricochets avec Lila.

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Une Lila heureuse de cette journée au vert, agréable et indispensable

7 janvier 2008

Le lecteur de dvd et Woody Allen...

       

matchpoint     Non, bien entendu, je ne vous ferai pas croire que c'est moi et Géraldine sur la photo ci-contre. Mais comme mon admirable épouse vous l'a dit dernièrement (on commence à se répéter dans ce blog), nous avons fait l'acquisition dernièrement d'un lecteur de DVD à 30 € (que nous serons obligés d'abandonner, comme plein d'autres choses  en rentrant en France d'ici 1 an et demi, vu qu'ici tout marche au 110 Volt). C'est d'ailleurs la raison qui nous a poussés à attendre 1 an avant d'en acheter un (c'est d'ailleurs notre 1er, jusque-là nous carburions à l'antique magnétoscope VHS du fait que notre vidéothèque en France est essentiellement constituée de classiques du cinéma mondial enregistrés lors des "Cinéma de Minuit" de France 3 dans les années 90). Bref, tout cela pour dire que puisque nous avions acheté un lecteur, il fallait bien acheter un dvd avec pour qu'il ne soit pas réduit au rang de bibelot. Nous avons donc foncé chez le 4 le 1er marchand de dvd du supermarché EXitö pour trouver, sans trop d'espoir (et c'est un euphémisme), un film qui nous plaise. Nous en avons dégotté 3 : Maria pleine de grâce, film américano-colombien,  Kill Bill (1er épisode)  de Tarantino, et Match Point de Woody Allen.  Oui, certains doivent se marrer à la lecture de ces titres de films plus tout récents que la majorité des gens ont vus il y a déjà certainement bien longtemps. Mais pour nous, depuis la naissance des enfants et les exils répétés dans des contrées lointaines, certes exotiques, mais aussi bien  souvent encore plus désertiques culturellement que géographiquement, regarder un de ces films constitue un petit miracle : un peu une oasis dans le désert pour filer la métaphore.

     Bref, nous avions élu Match Point comme 1er film de la trilogie et franchement, je l'ai trouvé  admirable de subtilité. Comme je n'ai pas la force, ce soir de faire un commentaire personnel - et forcément pertinent -  sur ce film (d'autant plus que je dois aller voir avec Géraldine Kill Bill dès que Lila sera endormie), je vous conseille vivement, si vous ne l'avez pas encore vu, de vous précipiter pour le faire.

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